Mets du quotidien en Chine, les raviolis chinois ont à première vue souvent l'air assez banals, mais ils n'en débordent pas moins de saveurs. Bonne nouvelle: il sont aussi assez simples à préparer.

De la Chine à la Plaza

Un petit restaurant a poussé au cours de l'hiver en plein coeur de la Plaza St-Hubert, à Montréal. De l'extérieur, il est à l'image de l'artère commerciale, un néon indique que le commerce est ouvert. Toutefois, les passants avisés auront tôt fait de remarquer que deux femmes installées dans la vitrine y fabriquent sans cesse des raviolis chinois.

Ce sont la mère et l'amie de Dan Yu, une jeune femme de 36 ans d'origine chinoise installée au Québec depuis une dizaine d'années et qui caressait depuis longtemps le désir d'ouvrir un restaurant. Il aura fallu l'arrivée au pays de ses parents l'an dernier pour la convaincre de se lancer enfin.

« Mes parents et moi avons fait des raviolis pour des soirées organisées par mes voisins. Les gens aimaient beaucoup ce qu'on faisait, ça m'a encouragée à ouvrir le restaurant », explique Dan Yu dans un français teinté d'un accent chinois.

Pour Dan Yu comme pour ses parents, faire des raviolis n'a rien d'extraordinaire. Dans la région de Harbin, d'où vient la famille, on mange des raviolis chaque jour. Ils sont également servis les jours de fête, comme à l'occasion du Nouvel An chinois.

« Depuis que je suis toute petite, je fais des dumplings », explique Dan Yu, qui peine à expliquer ce qui fait que ceux de son restaurant sont si goûteux. « Je crois que c'est parce qu'on les fait en petite quantité, comme si on était à la maison », avance-t-elle.

La question est relancée à son père, Yu Yong ge. Au terme d'une longue explication en mandarin, sa fille traduit. « Mon père dit qu'il n'y a pas vraiment de secret. Pour ma mère et lui, leurs dumplings n'ont rien de spécial. Il dit que les Chinois aiment beaucoup manger et qu'ils ont trouvé dans les dumplings la manière de bien manger. »

Y aurait-il autant de dumplings différents qu'il y a de Chinois qui en font ? Dan Yu semble le croire. « Chaque famille a sa propre façon de faire les dumplings », dit-elle. Chez elle, les recettes ne sont consignées nulle part et les quantités, toujours approximatives. On cuisine au goût et à la texture.

En Mandchourie, les petites boulettes sont le plus souvent servies bouillies. Dans l'établissement de la rue Saint-Hubert, on peut les commander bouillies ou grillées à la poêle.

« Dans notre région, on les fait seulement bouillir, c'est plus santé. Mais les gens qui viennent au restaurant aiment bien les avoir grilléess », dit Dan Yu.

Et ces gens qui viennent au restaurant sont nombreux. Depuis qu'il est ouvert, le petit établissement est souvent rempli de clients qui viennent s'attabler ou acheter des raviolis à emporter. Une affluence qui mystifie les parents de Dan Yu, pour lesquels c'est la nourriture du quotidien. Pour les Québécois qui les découvrent, c'est un peu de la Chine qui vient à eux.

La Maison de mademoiselle dumpling

6381, rue Saint-Hubert