Né à Québec, Richard Grandbois vit en Nouvelle-Zélande depuis 2002. Il est père de trois jeunes hommes (Éric, Ryan et Jérémie) et de Raphaël, 4 ans, issu d'un second mariage. La Presse l'a joint à Auckland, en plein été austral, alors qu'il faisait 22°C.

Pourquoi vivez-vous en Nouvelle-Zélande?

Ma femme, Bernadette, est originaire de Samoa. Je l'ai rencontrée en France en 2000. On a décidé de faire notre vie ensemble, et le compromis a été de s'installer en Nouvelle-Zélande. Au Canada, le climat était trop froid pour Bernadette, et Paris, c'était trop « speed » pour nous. On a eu envie d'essayer quelque chose de complètement différent. Fait intéressant, notre fils a quatre citoyennetés : néo-zélandaise, samoane, canadienne et française.

Y a-t-il des avantages à être père en Nouvelle-Zélande?

De plus en plus, la conciliation travail-famille prend de l'importance. Par exemple, je travaille dans une boîte de télécommunications qui offre un horaire flexible. Depuis que Raphaël est né, j'arrive au travail à 7 h et je pars à 16 h, si bien que je suis à la maison à 16 h 40. Ça permet aux parents d'avoir du temps avec leurs enfants.

Je dois dire que, dans mes deux mariages, ma femme est restée à la maison avec les enfants. C'est important pour moi qu'un des deux parents le fasse. Ça m'est égal si c'est le père ou la mère, j'ai toujours rêvé d'être un père à la maison !

Faire garder un enfant coûte-t-il cher?

Mettre un bébé en garderie, ici, c'est de 300 $ à 320 $ NZ par semaine (note: de 280 $ à 300 $ CAN). Les enfants de 3 à 5 ans ont, quant à eux, droit à 20 heures de prématernelle gratuites par semaine. C'est subventionné par le gouvernement.

Que font les pères néo-zélandais avec leurs enfants?

Grâce au climat tempéré, les pères font beaucoup d'activités en plein air avec leurs enfants. Les randonnées ici sont absolument super. Marcher dans la forêt au milieu de plantes exotiques, faire de la pêche et des sports, c'est très populaire. Partir à la plage le week-end, c'est aussi très commun. Il y a des plages intactes, si magnifiques qu'on ne peut pas les décrire.

Votre benjamin apprend-il le français?

Il va en prématernelle quatre demi-journées par semaine, deux en français, deux en anglais, pour être parfaitement bilingue. J'aimerais que le gouvernement québécois s'intéresse à l'éducation en français en Nouvelle-Zélande. La France a aidé à créer des écoles bilingues et envoie des professeurs. On aimerait vraiment avoir aussi des professeurs québécois.

Raphaël entrera-t-il bientôt à l'école primaire?

Oui. Il faut mentionner que, ici, les enfants commencent la maternelle le jour où ils ont 5 ans, et non à la rentrée suivante. Les Néo-Zélandais croient que c'est mieux que les enfants s'intègrent un à la fois à la classe. Raphaël aura 5 ans le 31 mars. On va alors l'intégrer à une école primaire bilingue.

Nouvelle-Zélande

Population en 2014 : 4,6 millions d'habitants

Taux de fécondité en 2012 : 2,05 enfants par femme

Congé de paternité et parental : de une à deux semaines de congé de paternité sans solde et jusqu'à un an de congé parental sans solde. La mère peut aussi donner au père une partie de ses 14 semaines de congé de maternité, payées un maximum de 470 $ CAN par semaine.

Québec

Population en 2014 : 8 millions d'habitants

Taux de fécondité en 2012 : 1,67 enfant par femme

Congé de paternité : Cinq semaines payées l'équivalent de 70 % du revenu (revenu maximal assurable de 69 000 $ par an).

Congé parental : Sept semaines payées l'équivalent de 70 % du revenu et 25 semaines payées l'équivalent de 55 % du revenu.

Sources : Statistics New Zealand, Ministry of Business, Innovation and Employment of New Zealand, Perspective monde de l'Université de Sherbrooke, Institut de la statistique du Québec et Régime québécois d'assurance parentale