L'exposition au bisphénol A (BPA), une molécule présente dans des récipients en plastique comme certains biberons, ou dans les revêtements intérieurs des boîtes de conserve, rendraient l'intestin plus sensible à la douleur, selon une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences. Les chercheurs ont découvert que de très faibles doses de BPA affectent entre autres la perméabilité de l'intestin chez le rat.

Le BPA est capable de s'extraire des plastiques et résines, surtout lorsque ces derniers sont chauffés. Il est donc détecté dans les urines et le sang d'une grande partie de la population européenne.

Les chercheurs ont découvert que le rat, exposé à de très faibles doses de BPA, connaît une douleur viscérale, et que les défenses de l'organisme contre l'inflammation digestive sont affectés. Cette exposition affecte également la perméabilité de l'intestin.

Ils ont aussi démontré un effet sur les rats nouveau-nés. Une exposition in utero et pendant l'allaitement augmenterait le risque de développer une inflammation intestinale sévère à l'âge adulte.

Les chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont démontré ces effets sur l'intestin des rats, exposés à une dose dix fois inférieure à la dose journalière pourtant considérée comme admissible par l'homme.

Ces doses sont définies par l'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), et établies à 0,05 milligrammes par kilo de poids du corps.

Outre ses effets sur l'intestin étudiés par les chercheurs, le bisphénol A est capable de se lier aux oestrogènes, les hormones sexuelles féminines, et de mimer leurs fonctions dans l'organisme.