La semaine dernière, on a fait grand cas de ces parents en Grande-Bretagne qui, pour renforcer l'immunité de leurs enfants, songeaient - à la blague, rappelons-le - à organiser des fêtes de grippe A (H1N1). Comme dans le temps des partys de varicelle, quoi.

Mais c'était oublier que le temps des partys de varicelle n'est pas tout à fait révolu. Car plusieurs parents cherchent toujours, et ce, malgré la mise sur le marché d'un vaccin intégré à la grille de vaccination usuelle depuis l'an dernier, à immuniser leur enfant contre la varicelle plus «naturellement», disons.

C'est le cas de Ronald, père de deux enfants âgés de 2 et 4 ans, par ailleurs à jour dans tous leurs autres vaccins: «avec des amis dont les enfants ne sont pas vaccinés, on s'est dit que le premier qui l'attraperait appellerait les autres pour organiser un party, dit-il. La varicelle, on l'a tous eu, on connaît bien ça, et on sait que si on l'attrape en bas âge, c'est bénin. Alors que le vaccin, on ne connaît pas grand chose sur son efficacité», justifie-t-il.

Et il n'est pas seul. Sandrina, mère d'un bambin de 5 ans à ce jour jamais vacciné («parce que je crois qu'il faut renforcer le système immunitaire»), affirme tout de go: «la varicelle, j'aimerais bien que mon fils l'ait. Si un ami l'attrapait, je les mettrais en contact.» Même son de cloche de la part de Nancy, mère de trois enfants, dont seul le cadet n'a toujours pas attrapé la varicelle (tandis que l'aînée, quoique vaccinée, l'a eue malgré tout...)

Sur différents forums de discussion de parents (Doctissimo, Maman pour la vie, pour ne nommer que ceux-là), il n'est pas rare de voir des parents demander si quelqu'un, quelque part, organise un tel party.

Récemment, plusieurs médias américains ont aussi fait état du retour de ces «partys de varicelle» au sein des familles urbaines, de la classe moyenne, qui remettent en question la vaccination à tout crin, au point de faire bondir la présidente de la Infectious Disease Society of America, la pédiatre Anne Gershon. «Organiser un party de varicelle, c'est une très, très mauvaise idée», a-t-elle réagi dans les pages du New York Post.

Et c'est exactement ce que pensent les médecins interrogés ici. Vrai, la varicelle, en bas âge, ce n'est généralement pas la fin du monde, concède Gaston de Serre, médecin épidémiologiste à l'Institut national de la santé publique du Québec. Sauf dans certains cas: «Au Canada, de 30 à 65% des enfants atteints de varicelle consultent; jusqu'à 1,5% sont hospitalisés; et entre 5 et 10% des enfants développent des complications spécifiques, des infections ou des otites bactériennes, fait-il valoir. Est-ce que ces risques sont acceptables?»

À l'inverse, avec le vaccin (administré en une dose, à partir de 12 mois, ou encore en deux doses à partir de l'adolescence), on assure une protection efficace à 95% contre toute forme de varicelle. À date, contrairement aux États-Unis, aucun rappel n'est requis à l'âge adulte. En prime, fait valoir Danielle Grenier, directrice des affaires médicales à la Société canadienne de pédiatrie, le vaccin prévient aussi le développement du zona, une réactivation du virus à l'âge adulte. «Si on peut prévenir une maladie grave en bas âge, et un zona plus tard, on se doit de le faire», tranche-t-elle.





Les canards dans le fond du bain, ce n'est pas juste pour faire joli

Chaque jour, aux États-Unis, 120 bambins glissent, tombent et se blessent dans leur bain. En présence du parent, qui assiste, impuissant, à la chute de son enfant. Entre 1990 et 2007, pas moins de 791 200 jeunes, en majorité de moins de quatre ans, ont été traités aux urgences. C'est ce qui ressort d'une enquête longitudinale publiée cette semaine sur le site de la revue Pediatrics. Conclusion des chercheurs: «dans ces cas précis, la supervision ne suffit pas.»

De retour à la rentrée

Cette chronique familiale, vie de famille oblige, fait relâche pour le reste de l'été. De retour, en force, avec vous pour la rentrée. D'ici là, bonnes vacances en famille!

 

Photo: Photothèque La Presse