Annie-Claude et Stéphane sont inquiets pour leur fils Jordan, 5 ans. C'est que, comme bien des familles québécoises, ils déménageront le 1er juillet... Et ça vient vite!

Le petit Jordan commence à poser des questions: «Comment sera ma chambre dans la nouvelle maison? Est-ce que votre chambre sera près de la mienne? Peut-être que je ne reverrai jamais mes amis? Et si je n'arrivais pas à me faire de nouveaux amis? Et si je me perdais en me rendant à l'école?» Les parents tentent de le rassurer du mieux qu'ils peuvent en répondant à toutes ses questions, mais ils se demandent s'il n'y aurait pas d'autres trucs pour diminuer son stress. Ils sont eux-mêmes un peu stressés par le processus du déménagement: prendre des rendez-vous chez le notaire, faire les boîtes, aviser les différentes compagnies de services, peinturer quelques murs, acheter des rideaux...

Difficile de rassurer un enfant quand on est soi-même un peu stressé! Pourtant, on déménage souvent pour le mieux, pour intégrer une demeure plus grande ou s'installer dans un endroit mieux adapté à nos besoins. Il reste que tout changement met au défi notre capacité d'adaptation. Et les enfants, Annie-Claude et Stéphane le réalisent bien, ont souvent besoin de l'aide de leurs parents pour traverser cette période.

Un événement stressant

Un déménagement est un événement stressant pour un enfant, surtout lorsqu'il implique un changement de ville et d'école. Il est déraciné de sa communauté et séparé de son groupe d'amis. Comme pour une séparation ou la recomposition d'une famille, un déménagement est une situation que l'enfant subit: il ne l'a pas choisi.

Certains enfants seront heureux de leur nouvelle maison, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne ressentiront aucun stress. Le pire dans tout ça, c'est que bien souvent les enfants n'exprimeront pas verbalement leur anxiété, mais manifesteront plutôt des changements de comportement. Certains auront des cauchemars, d'autres deviendront plus agressifs ou irritables, certains se plaindront de maux de tête ou de ventre.

Heureusement, il existe plusieurs moyens d'aider un enfant à vivre un déménagement.

Pour éviter de le laisser son enfant baigner dans l'inconnu - et pour l'aider à se familiariser avec son futur environnement -, une bonne stratégie est de l'amener visiter le nouveau quartier et la nouvelle maison, de faire connaissance avec les voisins, d'explorer le trajet entre la maison et la nouvelle école... Aller au parc le plus près de la nouvelle maison est aussi une bonne idée, il pourra ainsi rencontrer les enfants du voisinage et s'apercevoir qu'il y aura aussi de nouveaux amis.

Rester calme et positif

Comme les enfants perçoivent facilement les émotions de leurs parents, il est important de ne pas se montrer soi-même trop stressé ou négatif par rapport au déménagement. Plus on est calme et positif face au changement qui s'en vient, plus l'enfant se sentira sécurisé.

Les parents peuvent même partager leurs propres expériences: ces histoires permettent à l'enfant de comprendre qu'il est normal de se sentir un peu stressé, mais qu'on finit par s'adapter à notre nouveau milieu de vie. Il existe des livres d'histoires dans lesquels des personnages vivent la même situation et finissent par s'y adapter. Lire une telle histoire, adaptée au niveau d'âge de l'enfant, lui permettra de mieux comprendre ce qui se passera, lui donnera une occasion d'exprimer verbalement ses émotions et d'en discuter avec ses parents.

Pour les enfants sensibles et nostalgiques, une bonne idée pour les apaiser est de prendre des photos de l'ancienne maison, de conserver de petits souvenirs et de les placer dans une petite boîte que l'enfant pourra décorer. Il est important de lui laisser l'occasion de dire «au revoir» à l'ancienne maison. Aussi, lorsqu'on arrive dans la nouvelle demeure, il est important de tenter d'avoir une routine stable le plus rapidement possible... La stabilité aidera l'enfant à s'adapter plus vite.

Avant et après le déménagement, il faut s'attendre à peut-être devoir prolonger la routine du dodo pour rassurer l'enfant. S'il exprime son angoisse, il faut se montrer à son écoute. Après le déménagement, lorsqu'il parle de son adaptation, il est important de lui dire qu'on est fier de lui plutôt que de lui dire «je te l'avais bien dit».

Pourquoi? Parce qu'il vaut mieux augmenter sa confiance en lui que sa confiance en notre capacité de prédire l'avenir!

Et, sur ce, bon été! Je vous retrouve après les vacances, à la mi-août.