Au fil des ans, une famille connaît son lot de défis. Chaque semaine, des parents racontent comment ils ont su relever un défi qui s'est présenté.

- Isabelle Filion, 45 ans 

- Jeff Germaine, 45 ans 

- Loic Germaine, 8 ans 

- Zack Germaine, 6 ans

> Le défi: Un diagnostic de leucémie

À l'été 2017, en pleines vacances familiales, le petit Loic Germaine a reçu un diagnostic de leucémie. Rapidement, les médecins ont suggéré une greffe de moelle osseuse et désigné son petit frère comme donneur. Celui-ci n'avait que 4 ans.

Si les parents de Loic n'avaient que 1 chance sur 200 d'être des donneurs compatibles, les frères et soeurs ont plutôt 25 % de probabilités d'être une combinaison gagnante. «On s'est fait dire très vite que Zack était la meilleure option possible», se souvient la mère, Isabelle Filion.

Puisque le garçon était très jeune, ses parents ont trouvé des mots adaptés pour lui expliquer la situation. «Sans lui mettre de pression, on a dit à Zack qu'il avait du sang spécial qui pourrait peut-être sauver son grand frère et qu'il était le seul à avoir ce sang-là. Il s'est senti comme un superhéros!»

Un superhéros qui a tout de même dû être endormi pour subir une centaine de piqûres dans les os plats de son bassin, afin de prélever la moelle osseuse. «Quand il s'est réveillé, il marchait comme un grand-père, mais il était tellement fier d'avoir sauvé son frère! En plus, après des mois à nous voir nous occuper énormément de Loic, il avait plus d'attention sur lui.»

La greffe a eu lieu le 6 octobre 2017, mais ce n'est qu'un mois plus tard que la famille a pu quitter l'hôpital. «Le 25 octobre, on a eu des signes que les cellules de Zack commençaient à produire de nouvelles cellules dans le corps de Loic, et on pouvait enfin dire que la greffe prenait.»

Ils sont rentrés à la maison, en Alberta, le 1er novembre pour une convalescence jusqu'au printemps. «Il y avait un paquet de médicaments à gérer et un tube naso-gastrique pour le nourrir par le nez. Après des mois à l'Alberta Children's Hospital de Calgary à développer des rapports étroits avec les employés, c'était épeurant de rentrer à la maison pour gérer ça tout seuls. Mais finalement, on s'est adaptés et Loic n'a jamais eu à retourner à l'hôpital.»

Pendant trois mois, la maisonnée ne pouvait recevoir aucune visite.

«On devait éviter qu'il soit exposé à quoi que ce soit et tout nettoyer constamment. J'ai eu les mains gercées à force de faire du ménage», se souvient Isabelle Fillion.

Ils ont aussi reçu le soutien de l'école. «La prof de Zack a expliqué aux parents des autres élèves que si leur enfant était malade, il fallait absolument le garder à la maison, car Zack avait un petit frère en rémission, et il fallait éviter la transmission de virus.»

Tout du long, la famille a aussi misé sur une communauté d'amis, de familles proches et éloignées, de voisins, de collègues, des équipes sportives des garçons et des amis d'amis. «Ils nous apportaient des repas, des cadeaux, des pensées, des cartes, et rendaient toutes sortes de services tellement appréciés. Grâce à eux, on a pu se concentrer sur Loic.»

Le résultat

Au printemps, le jeune greffé est retourné à l'école. Il a passé un été magnifique et il s'est inscrit au hockey cet automne. Sa famille soulignera le premier anniversaire de son aventure dans les hôpitaux dans quelques semaines. «Il aura l'étiquette de "survivant" dans un an, car la période critique où il pourrait avoir une rechute est de deux ans. On n'est pas complètement sortis du bois, mais on pense que le pire est derrière nous.»