Andrée Lanthier cherchait à arrondir ses fins de mois dans le bonheur. Mère d'une fille de 7 ans, séparée, elle vivait de la photographie depuis 20 ans. «Mais ce n'est pas un revenu stable», indique-t-elle.

Ce qu'elle aime faire? Cuisiner. D'où l'idée de devenir, parallèlement aux contrats de photo, la Fée des soupers. Soit une créature quasi magique, qui va dans les familles préparer des repas maison, contre rémunération.

«Après une discussion avec les clients sur leurs besoins et préférences, je leur propose un menu sur mesure et je m'occupe de l'achat des ingrédients», explique Mme Lanthier. Puis, elle se rend directement chez les gens pour cuisiner huit recettes: quatre plats principaux, deux salades ou plats d'accompagnement, une grosse soupe ou une salade de fruits et un dessert. Le tout en quantités qui correspondent au nombre de ventres à nourrir dans la famille. «Quand les gens reviennent chez eux, c'est comme si une fée leur avait laissé des repas pour la semaine», dit la cuisinière.

C'est long, cuisiner maison

Son tarif est de 149 $ plus taxes, plus la facture d'épicerie, sur laquelle elle ne fait aucun profit. L'avantage par rapport à un service de traiteur, c'est que ses repas sont «beaucoup plus personnalisés, souligne Mme Lanthier. Si un enfant de la famille n'aime pas le fromage, je le sais. Une relation de confiance s'établit. Tout le monde veut bien manger, mais il faut que ça se mange et que ça soit satisfaisant».

«Ma fille de 7 ans est très difficile. J'ai l'habitude de chercher des recettes que les enfants vont aimer.»

La Fée visite ses clients d'une à quatre fois par mois. Elle passe, chaque fois, de six à huit heures dans leur cuisine. «Tout le monde a ses exigences, mais finalement, au Québec, on se ressemble pas mal, dit-elle. Quelqu'un me disait récemment qu'il aime beaucoup les recettes de Ricardo, parce qu'il connaît nos goûts. C'est vrai. Plein de clients me demandent de ses recettes, que j'adapte un peu.»

«Je pars des ingrédients de base, que j'épluche, que je fais cuire, qui peuvent mijoter longtemps, décrit-elle. Je veux que ce soit plaisant et bien fait.»

Un coup de pouce

Natalie Bisaillon, de Saint-Bruno-de-Montarville, est de celles qui adorent cuisiner. «Je vais acheter mes tomates au marché Jean-Talon pour faire ma sauce pour l'hiver», explique-t-elle. Seulement, voilà: son conjoint et elle travaillent à temps plein, en plus d'avoir sous leur toit deux enfants et un adolescent. «On revient à la maison à 18 h, il faut faire les devoirs, préparer à souper, faire l'épicerie, dit Mme Bisaillon. Ça ne fonctionnait plus dans notre horaire.»

Depuis quelques mois, la Fée des soupers vient leur donner un gros coup de pouce en cuisinant à leur domicile les repas de la semaine. «Je lui ai dit ce qui est important pour moi: je ne veux pas de nourriture transformée, indique Mme Bisaillon. Elle fait de grandes portions, c'est pratique, on peut en garder pour les lunchs. Elle nous permet d'expérimenter. Comme on s'en va aux fraises avec les enfants, je lui ai demandé de trouver une recette de confiture. Dans le fond, elle fait ce que je ferais moi-même, si j'avais le temps...»

«Aujourd'hui, personne ne souhaite manger du fast-food ou de la pizza congelée, observe Mme Lanthier. On veut de la cuisine maison. Mais les familles où les deux parents travaillent ne veulent pas passer leur fin de semaine à faire l'épicerie et la cuisine. Pour eux, j'offre vraiment une solution. J'ai un petit peu l'impression d'être la grand-mère qui s'occupe de la cuisine.»

Avis aux cordons-bleus et aux familles essoufflées : la Fée songe à organiser d'autres jumelages. Il suffit de la contacter.

www.feedessoupers.ca.

Exemple de menu proposé par la Fée des soupers

Potage courge et pommes

Salade épinards, chèvre et fraises

Légumes grillés

Pâté chinois

Quiche

Poulet au citron

Filet de porc Dijon et cassonade

Barres tendres chocolat et canneberges