Si les avocats interviewés sont très critiques devant certaines tendances en matière de garde, Dominique Goubau, professeur de droit à l'Université Laval, nous rassure: oui, à certains égards, on fait mieux les choses.

D'abord, les tribunaux québécois ont pour particularité d'être plus à l'écoute des enfants qu'ailleurs, affirme Me Goubau. «Bien sûr, il y a toujours le risque que les enfants soient manipulés par l'un de leurs parents, mais à partir de 10 ans, les juges sont invités à écouter très attentivement ce qu'ils ont à dire. À partir de 12 ans, l'opinion des jeunes devient même le facteur le plus important.»

Fait à noter aussi, la médiation règle bon nombre de cas. «Dans plus de 80 % des cas, les parents s'entendent entre eux et les tribunaux n'ont souvent qu'à entériner leur entente», relève Me Goubau.

Me Sylvie Schirm, avocate en droit de la famille, y va cependant d'un bémol. Si les divorces finissent de moins en moins souvent en cour, ce n'est pas seulement en raison du succès de la médiation, mais aussi parce que de moins en moins de gens ont les moyens d'engager un avocat. «Un couple qui a deux enfants, des revenus combinés de 100 000 $ et une hypothèque n'a pas les moyens de payer un divorce de 5000 à 10 000 $», note-t-elle.

Résultat: bon nombre de parents se représentent seuls en cour, ce qui embourbe davantage le système.

«Pour un dossier de garde à Laval, par exemple, je viens d'obtenir une date d'audience dans un an. Entre-temps, une ordonnance d'urgence devra être obtenue, ce qui augmente encore les coûts.»