Les parents de jeunes enfants ont eux-mêmes grandi dans un monde rempli de gadgets, et sont rarement inquiets des dommages potentiels infligés par le temps que leurs enfants passent devant les écrans, révèle une nouvelle étude américaine.

Une étude, effectuée sur plus de 2300 parents dont les enfants ont au maximum 8 ans, a révélé que 78% d'entre eux ne considèrent pas comme une source de conflit ou d'inquiétude le temps que leurs enfants passent devant les médias. Près de 60% n'ont pas peur que leurs enfants deviennent accros des médias, selon les conclusions publiées par le Pew Charitable Trusts Conference Center à Washington DC le 4 juin.

«Les parents d'aujourd'hui ont grandi dans un monde où la technologie occupait une place majeure. Ils ne perçoivent donc pas les choses comme les générations précédentes», explique Ellen Wartella, auteure principale et directrice du Center on Media and Human Development de la Northwestern University.

«Plutôt que de créer une division entre parents et enfants, l'utilisation des médias et de la technologie est devenue une habitude familiale».

Les chercheurs ont mis en évidence que les enfants vivant dans une maison «accro aux médias» passaient trois heures de plus devant les écrans de télévision, ordinateurs, jeux vidéo, téléphones intelligents et tablettes, que les enfants vivant dans une maison «peu dépendante des médias». Environ 39% des familles sont considérées comme accros aux médias, contre 45% de familles classées comme «moyennement accros». Dans ce groupe, les parents passent tout juste moins de cinq heures par jour devant un écran diffusant des médias, et leurs enfants moins de trois heures.

Les résultats ont également montré que 70% des parents considèrent que les téléphones intelligents et les tablettes ne rendent pas leur rôle plus facile.  Mais ils ne baissent pas les bras pour autant. Pour calmer un enfant qui pleure, ils ont encore tendance à utiliser un jouet ou une activité (65%) voire un livre (58%) plutôt qu'un média.

Si les parents pensent que l'impact de la plupart des médias a un effet positif sur les capacités en matière de lecture et de mathématiques, ils trouvent en revanche que les jeux vidéo affectent les aptitudes académiques des enfants, leur capacité d'attention, leur créativité, leur sommeil et leurs relations sociales, plus encore que la télévision ou les ordinateurs.