La mauvaise image des mères ayant un travail en Allemagne est l'une des causes de la faible natalité, les femmes préférant ne pas avoir d'enfant plus que d'être vues comme «indignes», selon une étude publiée lundi.

Avec moins de 1,4 enfant par femme, l'Allemagne est l'un des pays d'Europe avec le taux de fécondité le plus bas, relève l'Institut fédéral de recherche démographique dans son étude intitulée «(Pas) envie d'enfants ?».

Cela ne s'explique pas seulement par des raisons pratiques, comme l'absence en nombre suffisant de structures d'accueil pour la petite enfance, soutiennent les auteurs.

En Allemagne, notent-ils, «la mère appartient à son enfant et il ne faut pas le laisser dans une structure d'accueil jusqu'à ses trois ans sous prétexte que la mère veut travailler».

«Choisir une autre voie, c'est très vite devenir «une mère indigne» en Allemagne de l'Ouest», observent-ils, relevant des différences avec les Länder (États régionaux) de l'ex-Allemagne de l'Est, mieux dotés en structures d'accueil des petits et où la mère au travail est mieux acceptée.

«Le travail de la mère est assimilé à une diminution du bien-être de l'enfant et dans le même temps, les pères ne sont pas considérés comme ayant la même capacité éducative que les mères», ajoute l'étude.

«Une telle situation, où ni le modèle traditionnel de la femme au foyer ni celui de la femme active avec enfant ne semblent attractifs, la décision de ne pas avoir d'enfant va être favorisée», concluent les auteurs.

À partir d'août 2013, et en vertu d'une loi entrée en vigueur fin 2008, tout parent d'enfants âgés de moins de trois ans aura droit, pour son enfant, à une place en crèche ou chez une nourrice agréée à cette date, sera également mise en place l'allocation aux familles gardant leurs bambins de moins de trois ans à domicile, surnommée «prime au fourneau» par ses détracteurs.

L'opposition estime que le montant de cette prime d'un montant initial de 100 euros par mois serait mieux employé pour la création de nouvelles places en crèche.

«La politique familiale doit permettre d'offrir la liberté de choisir», a expliqué lundi une porte-parole du ministère de la Famille, lors d'un point de presse régulier.

«C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place un éventail relativement grand pour soutenir les familles et leur permettre effectivement d'avoir le choix. Mais c'est un processus relativement long pour que cette mutation soit prise en compte, cela ne peut s'accomplir du jour au lendemain», a-t-elle ajouté.