Un matin de mai, dans la iclasse que partagent les enseignants Pierre Poulin et François Bourdon, les élèves sont si concentrés qu'ils ne remarquent pas notre arrivée. C'est un jour spécial: ils testent des iPad.

L'entreprise qui les prête est bien tombée. Ces jeunes ont travaillé sur des ordinateurs toute l'année scolaire. Grâce à des dons et à des commandites, il y a suffisamment d'ordinateurs portables et de stations fixes pour tous les élèves dans le local de l'école Wilfred-Bastien à Saint-Léonard.

Une classe sans papier? Presque. Les enfants utilisent un cahier dans lequel ils écrivent le travail à accomplir. Ce livret de notes contient toutes les consignes et les explications des enseignants.

Lors de notre passage, des élèves avaient détaillé sur papier la couleur des Smarties dans une boîte. À l'ordinateur, ils se familiarisaient ensuite avec l'art des graphiques.

«On ne va pas si loin en mathématiques d'habitude, explique François Bourdon. Dans ce cas, l'informatique permet aux élèves de valider tout de suite leurs hypothèses. Le raisonnement mathématique est toujours là: c'est l'application qui est différente.»

À la table à côté, un groupe de filles testent simultanément des applications sur un ordinateur portable, un iPad et des iPod Touch.

Quand on les interroge sur les vertus pédagogiques d'un iPod Touch à l'école, les jeunes se bousculent pour répondre. Une élève se contente de nous mettre son appareil entre les mains. À l'écran, l'application Maths Drills est destinée à l'exercice du calcul mental.

Sa copine saisit l'appareil et enfile les bonnes réponses. Elle enchaîne avec les tables de 12, et lance: «Au début, mes parents ne croyaient pas que je pouvais faire mes leçons avec (l'iPod Touch). Maintenant, ils ne comprennent pas que je ne puisse pas l'utiliser en classe au secondaire!»

Les deux enseignants s'amusent de cette anecdote. «L'informatique, on ne peut plus passer à côté: c'est un outil. C'est stimulant pour eux, et pour nous. Certains élèves iront plus loin, d'autre non, mais ça ne nuit pas», explique M. Poulin, à l'origine du projet.

Un projet à implanter dans toutes les classes? Un pas à la fois, tempère Isabelle Massé, la directrice de l'école: «C'est un projet qui ne se fait pas tout seul. Nos enseignants déploient beaucoup d'énergie pour arriver à ce résultat. Mais même s'il n'y a pas autant d'ordinateurs dans toutes les classes, toute l'école profite de ces ressources.»

MÉTHODOLOGIE : Ces cinq écoles nous ont été recommandées par deux principales sources: une liste de «bons coups dans les écoles du Québec» fournie à La Presse par le ministère de l'Éducation du Québec, ainsi qu'un appel à tous réalisé au printemps, sur le blogue La mère blogue (www.cyberpresse.ca/mere).