Les procédures coûtent plus de 10 000$ et ne comprennent ni les frais légaux ni les frais médicaux. Beginnings, une agence d'adoption chrétienne établie à Hamilton, en Ontario, se diversifie pour offrir un nouveau service: le don d'embryons.

Dans son communiqué publié hier sur le fil de presse Marketwire, Beginnings, organisme à but non lucratif, explique que le couple qui fera un don d'embryon pourra décider quel couple l'obtiendra. «Il est important de noter que le programme de don d'embryon est ouvert, en ce sens qu'il implique un dialogue constant entre les deux couples et, ultimement, avec l'enfant», peut-on lire.

«Des milliers d'embryons congelés sont entreposés dans des cliniques de fertilité canadiennes et sont inutilisés, est-il encore écrit. Au terme de leurs traitements de fécondation in vitro, les couples font face à un dilemme: que faire des embryons inutilisés? À ce jour, les seules options qui s'offraient à eux étaient de détruire les embryons restants, de les entreposer indéfiniment ou de les donner à des fins de recherche médicale.»

«Notre but, c'est d'aider les couples à se mettre en lien», explique en entrevue téléphonique Kerry Vandergrift, directrice de l'agence.

Mais comment peut-il en coûter 10 000$ pour obtenir un embryon quand les frais légaux et médicaux ne sont pas inclus? Mme Vandergrift évoque les frais d'inscription, de consultation et d'ouverture de dossiers, notamment. «Nous devons connaître à fond le profil des couples en cause», dit-elle.

Au surplus, précise-t-elle, la somme couvre aussi le service qui se poursuit bien après l'accouchement. «Nous entendons aussi être là pour conseiller les parents quand l'enfant posera des questions sur ses origines.»

Beginnings n'est pas la première agence à proposer le don d'embryons. À Calgary, une clinique offre un programme de don d'embryons, mais seulement à ses patients, avec une liste d'attente de deux ans et demi.

Simon Phillips, directeur de laboratoire à la clinique Ovo, à Montréal, explique que des représentants de Snowflakes - qui se décrit comme une agence américaine d'adoption d'embryons - sont venus se présenter il y a quelques mois. Ovo a décidé de ne pas faire affaire avec Snowflakes par la suite. D'une part, parce que jamais des clients d'Ovo n'ont donné un de leurs embryons non utilisés et, d'autre part, ajoute M. Phillips, parce que les agences d'ici sont toujours en attente de décisions au Québec qui préciseront les règles en matière de procréation.

Tout cela est-il bien légal? On a tenté de s'en informer auprès du ministère fédéral de la Santé. Aucun porte-parole n'a pu nous accorder d'entrevue. Tout au plus, un responsable des communications nous a-t-il envoyé un courriel pour nous souligner que la loi canadienne sur la procréation assistée ne publie pas de nouveaux règlements puisque la Cour suprême est en train de se pencher, à la demande du Québec, sur la constitutionnalité de la loi fédérale.