Avoir un enfant, ça n'a pas de prix. Enfin... façon de parler. Entre les cours de piano et l'attirail de hockey, les parents savent bien qu'en réalité, leur progéniture coûte cher. Très cher. Selon les estimations, pour une famille québécoise moyenne, la facture liée au premier enfant s'élève à 10 000$ par an. Lorsqu'il aura atteint sa majorité, fiston aura donc coûté 180 000$ à ses parents.

Cela dit, que les Québécois se consolent : nulle part au monde n'est-il plus facile d'avoir des enfants - du moins, d'un point de vue strictement financier, selon une étude réalisée en novembre 2008 par Luc Godbout, professeur de politiques fiscales à l'Université de Sherbrooke. Grâce à sa politique familiale généreuse, le Québec permet aux parents de moins dépenser pour leurs enfants que ceux du reste du Canada. Les États-Unis, la France et même les pays scandinaves, pourtant réputés pour leurs politiques sociales, ne font pas mieux que la Belle Province, selon l'étude.

Garderies à 7$ par jour, soutien financier bonifié, régime d'assurance parental offrant une meilleure couverture aux travailleurs : les différentes mesures adoptées par le gouvernement depuis une décennie ont contribué à faire du Québec un véritable «paradis pour les familles», selon M. Godbout.

Par exemple, grâce aux garderies subventionnées, les Québécois ne consacrent que 2% de leurs revenus nets en frais de garde, comparativement à 6% en Suède, 12% dans le reste du Canada et 20% aux États-Unis.

«Avec un revenu de 75 000$, une famille québécoise représentative de la classe moyenne a vu son soutien financier en dollars constants doubler entre 2000 et 2008», estime M. Godbout. Pour cette famille, au bout de 18 ans, l'État aura assumé 31% des dépenses engendrées par ses deux enfants.

Est-ce à dire que le Québec est le meilleur endroit au monde pour faire des enfants ? M. Godbout n'ose pas répondre par l'affirmative. Après tout, le bonheur d'enfanter ne se limite pas à une simple question d'argent. «J'ai vécu deux ans à Bamako, au Mali, raconte l'économiste. Là-bas, malgré la pauvreté, des enfants malheureux, ça ne semblait pas exister.»