L'institution familiale est menacée par «une culture post-moderne malade de l'individualisme», a alerté mercredi le Conseil pontifical pour la famille, à l'ouverture à Mexico du rendez-vous catholique des VIe Rencontres Mondiales de la Famille.

Il faut donner «une priorité décisive à la famille, pour l'avenir de la société, dans une culture post-moderne malade de l'individualisme», a déclaré le cardinal Ennio Antonelli, président du Conseil pontifical pour la famille, à l'inauguration des Rencontres, où la présence du président conservateur mexicain Felipe Calderon, fervent catholique déclaré, a suscité des critiques de la gauche de son pays au nom de la laïcité de l'État.

Ce rendez-vous catholique mondial est organisé dans une capitale de 20 millions d'habitants dont la municipalité de gauche autorise l'avortement jusqu'à 12 semaines de grossesse, les unions homosexuelles, le divorce «express» et l'interruption des traitements médicaux prolongeant la vie des malades incurables.

Les rencontres de Mexico rassemblent quelque 9000 participants, dont 30 cardinaux et quelque 200 évêques. Mais elles sont les premières à se dérouler en l'absence du pape, depuis leur création en 1994 par Jean Paul II. Le pape Benoît XVI, qui a dû renoncer au voyage pour raisons de santé, participera à distance, par vidéo-conférence.

Le pape est représenté par son secrétaire d'Etat, le cardinal Tarcisio Bertone, qui conclura ce rendez-vous dimanche par une messe, devant 50 000 fidèles attendus à la Basilique de la Guadalupe, le principal édifice religieux dédié à la Vierge en Amérique latine.

Ces VIe Rencontres sont organisées sur le thème de «la famille formatrice de valeurs humaines et chrétiennes», a insisté Mgr Antonelli en souhaitant la bienvenue aux délégations des cinq continents.

Le président de la Conférence épiscopale mexicaine, Mgr Carlos Anguiar Retes, a appelé les gouvernements à mettre en oeuvre des politiques publiques permettant «aux mères de se consacrer à l'éducation de leurs enfants».

«Les législations qui favorisent la contraception et l'avortement menacent l'avenir des peuples», a-t-il poursuivi, soulignant aussi que l'unité de l'institution familiale est menacée par des facteurs comme la pauvreté, l'instabilité sociale et l'émigration.

Le président Calderon a exprimé son soutien aux familles monoparentales, en particulier aux 5 millions de mères célibataires du Mexique, a-t-il précisé.

«Nous devons trouver le moyen de soutenir celles qui sont hors des cellules familiales traditionnelles», a-t-il déclaré.

Une centaine de sympathisants du Parti social démocrate (PSD), formation de la gauche mexicaine, ont manifesté autour du siège des Rencontres, maintenus à distance par un cordon de police. «Nous avons formé des familles différentes», annonçaient leurs pancartes.

Le PSD avait annoncé des manifestations pour exiger de l'Eglise le respect de la laïcité de l'État mexicain et l'arrêt de ses attaques contre les lois qui dépénalisent l'avortement et l'union de deux personnes du même sexe.