Pourquoi les jeunes décrochent-ils?

Les causes du décrochage scolaire sont multiples et complexes. De nombreux facteurs augmentent la probabilité qu'un jeune quitte ses études avant d'obtenir son diplôme d'études secondaires ou avant de terminer un parcours qualifiant. Ces facteurs peuvent être liés au jeune lui-même, à sa famille, à son école ou à son milieu de vie.

Quelques données tirées du rapport publié récemment par le Groupe d'action sur la persévérance et la réussite scolaires au Québec, Savoir pour pouvoir: entreprendre un chantier national pour la persévérance scolaire, nous permettent de répondre en partie à la question: «En 2009, quel jeune peut se passer d'avoir un diplôme ou de ne pas avoir complété une formation qualifiante?»

 

Les jeunes et leurs parents doivent savoir que:

> Les non-diplômés touchent des revenus annuels moyens inférieurs à ceux des diplômés, constituant un manque à gagner de l'ordre de 439 000 $ au bout de leur vie active (valeur non actualisée).

> Plus touchés par le chômage, les non-diplômés composent la majorité des assistés sociaux et constituent l'essentiel de la population carcérale, alors qu'ils sont minoritaires dans la société (pauvreté chronique).

> Les non-diplômés participent généralement moins à la vie citoyenne et ils contribuent donc moins au renforcement du tissu social québécois.

> Le manque à gagner et les coûts sociaux reliés à un décrocheur permanent s'élèvent à 120 000 $ en valeur actualisée.

> Le marché de l'emploi évolue et des pénuries de main-d'oeuvre sont annoncées.

Choisir d'étudier, c'est se donner les moyens d'améliorer sa qualité de vie et sa destinée.

Y a-t-il des périodes dans l'année où les jeunes décrochent davantage de l'école?

Nos observations des deux dernières années nous amènent à constater que parmi les élèves qui ont quitté les écoles secondaires de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS) sans l'obtention d'un diplôme ou d'une qualification, ces derniers l'ont fait durant la période estivale. Ce sont entre 60 et 80 % d'entre eux qui ont pris leur décision à ce moment de l'année. C'est pourquoi la CSRS a choisi de mettre en place diverses actions afin de soutenir les jeunes et leurs parents au cours de cette période de l'année.

Des nouvelles ressources mises en place dès cet été:

Afin de favoriser et de s'assurer du retour aux études du plus grand nombre d'élèves lors de la prochaine rentrée, voici quelques-unes des actions entreprises:

> Deux envois postaux s'adressant aux parents afin de les sensibiliser au phénomène du décrochage durant l'été et les informant de l'accès à une ligne téléphonique estivale. En toute confidentialité, les parents d'élèves qui songent à ne pas poursuivre l'école secondaire pourront composer le 819 822-5506 dès le 17 juillet prochain entre 8 h 15 et 16 h.

> Des informations additionnelles accompagneront le bulletin des élèves de 5e secondaire.

> Des relances téléphoniques seront effectuées auprès des élèves de 4e et 5e secondaire par des intervenantes au cours du mois d'août.

> Une relance téléphonique sera faite auprès des élèves qui ne se seront pas présentés lors des journées d'accueil dans les écoles secondaires.

> Des publicités à la radio ainsi que dans les journaux s'adressant aux élèves, à leurs parents ainsi qu'aux employeurs sherbrookois.

> Une vidéo s'adressant aux jeunes et aux parents «Tes études, ça compte pour nous» est disponible sur le portail de la CSRS. Rendez-vous au www.csrs.tesetudescacompte. qc.ca

Des gestes simples qui peuvent faire une différence pour la poursuite des études:

Si le décrochage scolaire est un phénomène complexe, les efforts déployés pour le prévenir doivent s'exercer à différents niveaux. Nous avons tous un rôle à jouer pour le prévenir.

1- Comme parent d'élève:

Votre accompagnement et vos encouragements sont essentiels durant l'été tout comme durant l'année scolaire.

> S'informer de sa motivation à poursuivre ses études;

> Prendre le temps de parler de l'avenir et de ses aspirations et ses projet d'avenir;

> Valoriser l'éducation et la formation.

2- Comme employeurs de ces jeunes:

Parmi les motifs mentionnés lorsque les jeunes quittent sans l'obtention de leur diplôme, le travail figure parmi les raisons importantes qui le motivent à quitter. Il ne faut pas oublier que les employeurs sont pénalisés avec une main d'oeuvre non qualifiée.

Dans ce sens, les employeurs ont tout intérêt à soutenir les jeunes dans leur parcours scolaire. C'est important pour l'avenir des jeunes, pour leur permettre d'acquérir leur autonomie, de nourrir leurs ambitions et de réaliser leurs rêves. Le capital humain demeure le plus important de tous.

Quelques exemples de gestes:

> Lors de l'embauche d'élèves en saison estivale, demander la preuve d'inscription dans un établissement scolaire;

> S'informer si votre élève-employé poursuit ses études;

> Offrir une bourse lorsque l'élève-employé reçoit son diplôme;

> Organiser une fête pour marquer la fin du travail d'été et le retour aux études.

3- Comme amis, comme adultes qui entourent les jeunes:

Votre présence, vos encouragements, l'intérêt manifesté pour ce qu'il fait sont autant de façons de le soutenir et de l'aider à poursuivre ses études.

La réussite des jeunes est la réussite de toute une région... Bon retour à l'école en août prochain et d'ici là bon été à tous!

Bibiane Roy

Professionnelle d'intervention locale

Projet Partenaires pour la réussite éducative en Estrie

Territoire de la CSRS

Michel Bernard

Directeur général adjoint aux affaires éducatives

Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke