Vous avez le nez plongé dans notre section consacrée à la relâche scolaire à la recherche d'activités aussi originales qu'agréables pour toute la famille, lorsque votre William, 10 ans, sort en trombe de sa chambre : « M'en vais chez Max ! On va jouer dehors. » Et il disparaît dans le portique. Bon, en voilà un qui n'a pas besoin de grand-chose pour bien profiter de ses vacances. Et si jouer est effectivement tout ce dont il a besoin...

Le jeu est essentiel au déroulement harmonieux du développement global de William.

Prenons par exemple cet ambitieux projet de construction d'un fort avec les petits voisins. D'abord, tous rassemblent leurs efforts et mettent à profit leur créativité et leur imagination. Puis, ils apprennent à maîtriser langage et habiletés sociales en échangent leurs idées, en demeurant réceptifs à celles des autres et en travaillant en équipe. Alimenté par ce sentiment d'appartenance au groupe, votre grand garçon bâtit une image positive de lui-même et gagne confiance en ses capacités. Et tout ça, en acquérant de meilleures habiletés motrices, en améliorant son endurance physique... et, si vous ne vous en mêlez pas trop, en aiguisant un peu sa débrouillardise. Nombreux sont les bienfaits du jeu, que ce soit de nature cognitive, langagière, sociale, émotionnelle ou physique.

Le jeu est si important pour nos enfants que l'article 31 de la Convention relative aux droits de l'enfant établit que « les États parties reconnaissent à l'enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique ».

Jouer, tout particulièrement jouer librement, doit donc faire partie intégrale de la vie quotidienne de William. Révisons donc ensemble comment votre beau bonhomme s'épanouira pleinement à travers ses loisirs durant sa semaine de relâche.

Déjà tout petit, William apprivoise l'environnement qui l'entoure par l'entremise du jeu : il comprend, dès ses premiers sourires de bébé, que vous lui souriez en retour. Par cette réciprocité, il intègre les premiers rudiments de communication et de sociabilité. Cela contribue donc très tôt à son développement cérébral.

En grandissant, le jeu et ses règles se complexifient, ce qui permet à William d'acquérir de nouvelles compétences et d'accroître ainsi sa confiance en soi. Il apprend à se comporter adéquatement dans divers contextes et améliore ses capacités d'analyse et de résolution de problèmes. Par conséquent, il sera plus en mesure d'être résilient lorsqu'il fera face à des défis futurs.

Jouer rime aussi avec apprendre à vivre en groupe, résoudre des conflits, négocier, faire valoir son point de vue et partager... ce qui n'est pas toujours sans difficulté ! Lorsque le moment d'entrer à l'école arrive, ces aptitudes acquises en s'amusant facilitent l'intégration de William. Il adopte des comportements favorisant ses apprentissages, s'adapte plus aisément au milieu scolaire et à sa dynamique de classe et aborde plus efficacement les petits accrocs.

William adore la récréation à l'école ? Il a raison ! Des études ont d'ailleurs établi que la récréation serait bénéfique quant à la capacité de l'enfant de retenir de nouveaux apprentissages.

Comme parent - et j'inclus ici tous les adultes significatifs -, vous restez un acteur déterminant dans le développement de William. Dans ces moments privilégiés de jeu, vous créez d'excellentes voies de communication avec votre grand garçon. Et ce, dès les premiers mois de vie.

Déjà, à travers les coucous et les câlins, William établit avec vous ce solide lien d'attachement qui lui permettra à son tour de s'engager sainement dans des relations avec son entourage. Puis, en grandissant, devenu mieux outillé à communiquer ses idées, William vous offre par ses jeux un livre ouvert sur ses perspectives du monde qui l'entoure, ce qui vous permet donc de mieux réagir à ses besoins. Le jeu devient un moyen de communiquer ses idées, ses expériences, ses craintes et même sa colère.

Ce n'est pas nécessaire - et même non recommandé - de toujours intervenir : William a aussi besoin de jouer seul. Sans même le vouloir, lorsque l'adulte prend activement part au jeu, il en influence les règles, et donc freine parfois la créativité et le leadership de l'enfant qui ne veut pas lui déplaire. Cependant, dans les moments de jeu solitaire, l'enfant est le chef d'orchestre de son activité et met en oeuvre ses capacités de prise de décision, impose son rythme, donne libre cours à son imagination, découvre ses propres intérêts et s'engage dans ses propres passions. Il se permet même parfois de surmonter ses craintes en devenant brièvement le héros fictif d'un scénario cousu de fil blanc.

Même en demeurant un simple observateur, vous en apprendrez beaucoup sur les intérêts, perceptions et préoccupations de William. Mais s'il vous invite à vous joindre à lui, ce moment détendu et « à son niveau », pendant lequel il obtient toute votre attention, solidifiera vos attaches et sa confiance.

Nul doute que les activités d'enrichissement parascolaires bien structurées sont bénéfiques au développement des enfants. Et, comme parents, vous souhaitez offrir à votre William les meilleures occasions possible. Cependant, la performance très valorisée par notre société nous presse parfois de ne pas en rater une. Il en résulte un temps de jeu libre parfois très restreint dans nos vies déjà surchargées. Personne ne peut déjà prédire si l'avenir de William lui demandera de maîtriser parfaitement la langue de Shakespeare, les formules mathématiques interminables ou le tableau périodique. Mais des atouts comme la confiance en soi, l'autonomie, la persévérance, la générosité, l'altruisme, l'attachement et la résilience lui seront certainement très utiles dans sa vie d'adulte. Et c'est en partie par le jeu que votre William développera ces compétences. La meilleure solution reste l'équilibre et votre champion en est le baromètre.

Bonne relâche !