Plus qu'une semaine ou deux, et environ 1 million d'élèves québécois se retrouveront en relâche scolaire. Devant toutes les possibilités d'activités, comment arrimer les attentes des adultes et celles des enfants pour que tout le monde y trouve son compte?

«Je crois qu'il faut avoir un plan de base. Comme un canevas qui nous donne une idée de ce que l'on veut faire ensemble. Sans tout prévoir au quart de tour, ça se prépare quand même un peu, la relâche», estime Stéphanie Lebrun, psychologue scolaire.

L'idée, c'est de trouver un terrain d'entente avant le congé. Du patin? Du cinéma à la maison? Des périodes de jeux vidéo? C'est le moment, là, maintenant, de donner le ton pour le prochain congé.

Questionnés par La Presse, Jonathan Laberge, Stéphanie Bonneau et leurs garçons en ont profité pour discuter des grandes lignes du congé familial. «Quoi? On ne pourra même pas aller chez IKEA?», lance Stéphanie à l'intention de ses enfants, moqueuse. Le garçon de 9 ans consent toutefois à faire la sieste à l'occasion, parce que, bon, lui aussi a besoin de repos. 

Heureux, les parents constatent que la relâche offre à la famille l'occasion de tisser des liens. «On court tout le temps, dans le fond. Le soir, on rentre, on fait les devoirs, la routine... il ne nous reste pas beaucoup de temps en famille. Je regarde ce qu'on veut faire, et c'est une belle occasion d'être ensemble», s'enthousiasme Stéphanie Bonneau.

Et les écrans?

Cependant, une question surgit souvent lorsqu'il est question de vacances: comment gérer sainement le temps d'écran? «Non, ce n'est pas un cliché: dans mon bureau, le temps d'écran, c'est une réelle préoccupation des parents», confirme Stéphanie Lebrun.

La psychologue suggère aux familles de profiter de ces discussions autour des vacances pour établir des règles au sujet des écrans. Des règles applicables à tous, précise-t-elle.

«L'écran devient une solution facile pour meubler le temps. Par contre, il faut prêcher par l'exemple. Les enfants voient comment on s'occupe dans les moments d'attente. Ils apprennent de nous.»

La psychologue estime qu'un moment fixe dans la journée pour sortir les tablettes, la console ou (oui, oui) le téléphone intelligent peut être gagnant dans les familles où la gestion des écrans est plus complexe.

Et pas question non plus de jouer à la police. «On peut commencer par avoir une approche positive, et dire à notre enfant, s'il est assez grand, qu'on lui fait confiance. Qu'on sait qu'après une heure, par exemple, il s'arrêtera lui-même», suggère la spécialiste. Elle ajoute qu'avec les plus jeunes, il est préférable d'y aller de quelques rappels (15, 10 et 5 minutes avant la fin du moment de jeu), car ils n'ont pas encore la notion du temps qui passe.

Enfin, pourquoi ne pas profiter du congé pour voir de plus près ce qui les intéresse tant à l'écran? Prendre un moment pour tenter de comprendre les rouages de ce jeu de soccer qui les passionne tant, ou s'amuser nous aussi à faire des autoportraits comiques. «Ça rend le temps d'écran plus positif. Ça devient une activité en famille», ajoute Mme Lebrun.

Allez jouer dehors!

Enfin, comment faire sortir les plus récalcitrants à l'extérieur? «La raison numéro un pour laquelle les jeunes font de l'activité physique, c'est le plaisir qu'ils y trouvent, note Mathilde St-Louis-Deschênes, conseillère chez Québec en forme. Il faut trouver ce qui fait que nos jeunes ont envie de bouger.»

Certains enfants plutôt réfractaires à sortir jouer dehors ou à pratiquer un sport seront peut-être heureux de sortir avec un appareil photo pour photographier des oiseaux et des animaux dans la neige, illustre-t-elle. L'objectif est différent, mais le résultat est le même: une longue marche en plein air!

Chez les filles, surtout, l'aspect social prend beaucoup de place lorsqu'il est question d'activité physique, ajoute Mme St-Louis-Deschênes. «Le prétexte pour sortir est souvent ailleurs qu'"il faut aller jouer dehors". On invite des amis, on prend le temps de bien connaître les intérêts de nos jeunes, ce qu'ils ont vraiment envie de faire... et c'est bien plus facile de les faire sortir!»