Même s'ils existent depuis avant Jésus-Christ et que leur popularité n'a cessé de croître depuis la diffusion de l'émission de télé américaine Ghost Hunters, les chasseurs de fantômes ont aussi leurs détracteurs.

«C'est de la fumisterie!» Lorsqu'on demande à Serge Larivée, professeur de psychoéducation à l'Université de Montréal et membre des Sceptiques du Québec, ce qu'il pense de ce type d'enquêteurs, l'homme ne mâche pas ses mots. «Les maisons hantées, ça fait un bon sujet de film, mais ça n'existe pas. Quand on entend des bruits bizarres chez soi, on n'a qu'à examiner la structure de sa maison pour comprendre l'origine des bruits et pour faire en sorte qu'ils s'en aillent.»

Selon lui, un phénomène aussi extraordinaire que les fantômes mériterait qu'on l'appuie à l'aide de preuves scientifiques tout aussi extraordinaires. «En science, pour confirmer qu'un phénomène existe, il faut être capable de reproduire une expérience et obtenir les mêmes résultats chaque fois. Et, dans le cas des fantômes, personne n'a jamais été capable de relever un tel exploit.»

Si la science n'a jamais été en mesure de démontrer leur existence, sauf erreur, pourquoi, alors, certaines personnes persistent-elles à croire aux fantômes? «Lorsque le cerveau est confronté à ce genre de phénomène, il a besoin que ce qui arrive soit sensé. En d'autres mots, quand quelqu'un veut croire en quelque chose, il y croit, dit Serge Larivée. C'est le pouvoir de la croyance, qu'elle soit religieuse ou autre.»

À la lumière de ces propos, Luce Des Aulniers, anthropologue et professeure au département de communication sociale et publique de l'UQAM, apporte quelques nuances. «Ce n'est pas parce qu'on y croit qu'on est arriéré, dit-elle. Les fantômes existent depuis le début de l'humanité!» Tout comme les chasseurs de fantômes.

Toutes époques confondues, les chasseurs de fantômes auraient, d'après elle, la même efficacité qu'un placebo: «Pour un non-initié, c'est facile de les prendre au sérieux lorsqu'ils arrivent avec tout leur matériel technologique et qu'ils prennent le temps d'écouter nos problèmes. Les chasseurs de fantômes donnent l'impression qu'ils maîtrisent les événements. Ça soulage les gens. Et je ne dis pas ça pour les discréditer ...»