Je cours depuis une dizaine d'années. Pour le plaisir. Sans pression ni coach. Je ne suis pas rapide, mais pas lente non plus : moins de 6 minutes/km. J'enfile les kilomètres au gré de mon humeur, de la météo et, s'il y a lieu, des compétitions. La course à pied fait partie de ma vie tout simplement.

Deux mois après mon premier demi-marathon, j'ai cependant dû accrocher mes souliers. C'était le 23 novembre 2007. À la sortie du bureau, je suis tombée sur le trottoir couvert de la première neige. Ma tête a percuté le béton. Gisant sur le dos un peu sonnée, j'ai vu un homme me tendre la main : « Madame, êtes-vous correcte ? » Oui, eh, non...

Le diagnostic du médecin : commotion cérébrale et entorse cervicale. J'ai passé les vacances de Noël à dormir. Courir ? Oubliez ça ! Dans l'année qui a suivi, entre mes séances de physio, j'ai tenté quelques foulées. À peine 100 mètres et c'était la torture. Je me rappelle avoir pleuré en pleine rue, immobile. Arriverais-je à courir de nouveau ?

Il y a trois semaines, j'ai chaussé mes vieux Asics. Mon coeur battait la chamade. Je suis partie courir autour du lac, près de la maison. Malgré un vent froid - et quelques kilos en trop ! -, je m'en suis bien tirée, sans douleur. Miracle.

Pourquoi courir ? Pour de petits bonheurs. J'aime quand mes foulées suivent pile poil le rythme de mon iPod. J'aime les minutes qui précèdent une course quand, coincée parmi des centaines de coureurs, l'adrénaline monte de façon irrationnelle. J'aime les longues sorties du dimanche quand mon amoureux et mon chien Saku, qui courent loin devant, rebroussent chemin pour m'encourager. J'aime les courses en famille, devenues tradition, avec ma mère, mon père et ma soeur Julie. Marie, ma petite soeur, t'y mettras-tu cette année ? Je suis de retour, tu sais.

Son parcours de course préféré:

Départ : piste cyclable du bassin de La Prairie. Je prends vers l'ouest, toujours en longeant le fleuve. La première portion du parcours est peu intéressante, malgré la vue sur Montréal, mais me voilà récompensée après trois kilomètres lorsque je traverse le parc de la Promenade, à Candiac, où des kayakistes s'apprêtent à se mouiller. Je poursuis sur la piste cyclable du boul. Marie-Victorin, à Sainte-Catherine. Je prends le pont Kateri-Tekakwitha, aux écluses, et j'arrive sur l'île aux Hérons au septième kilomètre. Entre les pique-niqueurs, les enfants qui jouent et les promeneurs, je recharge mes batteries au son des rapides. Je complète la boucle de cet ancien camping. Aller : 8 km. Il faut ensuite revenir... Splendide au coucher de soleil.