Buenos Aires sera à l'honneur à Montréal en lumière, du 21 février au 3 mars 2013. Tandis qu'il fait beau et chaud par chez eux, 19 chefs argentins viendront cuisiner chez nous, au plus creux de l'hiver. Puisque la nature québécoise est en dormance, souhaitons qu'ils apportent un peu de chaleur et d'exotisme dans leurs bagages.

Chose certaine, il n'y aura pas de boeuf argentin au menu, car celui-ci est interdit d'entrée au Canada. Du reste, ce ne sont pas les spécialistes du gril qui sont reçus par le festival d'hiver, mais plutôt les chefs travaillant dans des restaurants de fine cuisine.

À moins d'être très versé côté gastronomie internationale ou d'avoir voyagé à Buenos Aires récemment, vous ne connaîtrez probablement aucun des chefs argentins de la programmation. Voyons le bon côté des choses: tout est à découvrir!

Francis Mallmann, président d'honneur, est à n'en point douter le chef de file culinaire de son pays. Après avoir tâté de la très haute gastronomie, il a fait un retour aux sources, vers une cuisine de style familial, simple et rustique. On l'appelle le «maître du feu». Attention, Jérôme Ferrer! C'est dans les cuisines de l'Europea que M. Mallmann domptera les flammes.

Comme beaucoup de chefs argentins, Mauro Colagreco a fait sa formation à l'étranger (lire: en France!). Mais contrairement à ses compatriotes, il n'est jamais rentré au bercail. Son restaurant, Le Mirazur, est situé à Menton, sur la Côte d'Azur. Les amateurs de palmarès seront heureux d'apprendre qu'il est rendu au 24e rang de la liste publiée annuellement par le magazine britannique Restaurant, The World's 50 Best Restaurants, et possède deux étoiles Michelin. La Maison Boulud sera un bel écrin pour les créations très visuelles du jeune prodige.

Outre les 17 autres représentants de la capitale du tango, Montréal en lumière a invité 7 restaurants (9 chefs) de Philadelphie, dont le couple végétalien derrière Vedge. Un menu végétal à 100% sera donc servi chez Laloux. Autres visiteurs à suivre: Marc Vetri et Brad Spence, de la trattoria Amis (on dit que leurs pâtes sont parmi les meilleures des États-Unis), et Chip Roman (Mica), aux 400 coups.

De la région québécoise à l'honneur, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y aura entre autres le doyen de la cuisine «locale», Marcel Bouchard (Auberge des 21), et la relève, Francis Vallée (Le Tout-à-Vallée).

Cette année, le volet vin du festival se limite à deux producteurs invités. On sait que l'Argentine produit de plus en plus de vins de qualité. Malheureusement, l'organisation de Montréal en lumière a manqué de temps pour créer un véritable événement autour des malbecs, tempranillo, sauvignons et autres torrontes. De plus, nous a expliqué Germaine Salois, directrice de la programmation gourmande, ce sera l'été en Argentine, saison à laquelle les vignerons n'aiment pas quitter leurs terres.

Néanmoins, les producteurs qui feront le voyage à Montréal ne manquent pas d'intérêt. Fait surprenant, ils sont tous deux installés non pas dans la province bien connue de Mendoza, qui produit plus de 60% du vin de l'Argentine, mais plutôt dans celle de Rio Negro, en Patagonie. La Bodega Noemia travaille principalement avec le costaud malbec, tandis que la Bodega Chacra se concentre sur le pinot noir. Leurs vins sont certifiés biologiques.

En plus de tous ces événements qui se déroulent dans les restaurants de Montréal, le festival propose ses habituels Midis du monde et son Repas convivial, de même qu'une conférence sur la chimie des épices et une première de film, Les saveurs du palais. Le marché Jean-Talon mettra en valeur les produits du Saguenay-Lac-Saint-Jean, cuisinés du même coup par les chefs de la région.

Pour la programmation complète et les horaires, on consulte le site montrealenlumiere.com.