Comment se porte l'économie? Demandez aux producteurs de pommes de terre: ces tubercules sont au centre du tumulte économique. Comment? Moins d'argent est souvent synonyme de moins de sorties au restaurant.

Après un an de récession, des transformateurs de l'Île-du-Prince-Édouard commencent à prier pour la reprise, car la consommation de frites a chuté. Cavendish a temporairement fermé deux usines à l'automne et menace de prolonger la fermeture si le marché ne reprend pas. Les affaires vont mieux pour les fabricants de chips. Les consommateurs restent davantage à la maison. Ils préfèrent louer un film plutôt que d'aller au cinéma, mais ils vont quand même accompagner leur soirée d'un petit sac de croustilles. Résultat: hausse de 22% des ventes de chips depuis de début de la récession aux États-Unis.De ce côté-ci de la frontière, les choses vont plutôt bien pour les producteurs de pommes de terre. Les prix ont été excellents durant la première moitié de l'année. «C'était la récolte de 2008», explique Annie Berger, économiste à la Fédération des producteurs de pommes de terre du Québec. Il y avait moins de pommes de terre sur le marché puisque certains agriculteurs avaient plutôt planté des céréales, dont le prix était meilleur. Cela a fait monter le prix des pommes de terre. Les agriculteurs ont alors été tentés d'y revenir.

En 2009, les superficies plantées sont revenues à la normale et le prix au détail a baissé. Environ 50% de toutes les pommes de terre québécoises sont destinées au supermarché. Les chips et les frites se partagent 35% de la production québécoise. «Comme nous avons peu de gros producteurs dans la frite, explique Annie Berger, l'industrie s'en sort bien, malgré la récession.»