Il n'y a qu'une quinzaine de producteurs de moules au Québec. Ils produisent autour d'un million de livres de moules, mais voudraient en faire quatre fois plus, d'ici cinq ans.

Leur principal défi: faire reconnaître ici les moules du Québec, ce qui n'est pas facile quand on a comme voisins des provinces qui ont d'importantes productions. «Terre-Neuve produit environ 8 millions de livres et l'Île-du-Prince-Édouard, 30 millions de livres», calcule Stéphane Morissette, mariculteur gaspésien. Le problème, dit-il, ce n'est pas les consommateurs.

Depuis trois ans, la jeune industrie maricole québécoise fait des campagnes de promotion à l'automne, pour encourager l'achat de moules d'ici. Les consommateurs répondent favorablement et la moule du Québec a gagné 5% de parts de marché en trois ans, passant de 5% à 10%.

«Notre problème, explique Stéphane Morissette, c'est de vous rendre aux consommateurs. De percer la grande distribution. Les chaînes de supermarchés ne sont pas intéressées pour l'instant car nous avons de petits volumes.» D'où l'importance de faire plus de moules, d'être reconnu et aussi de transformer davantage le mollusque pour présenter aux consommateurs une gamme de produits de la moule d'ici.

Les paquets de moules du Québec portent maintenant le nom du producteur qui les a cultivées et leur date de récolte. Elles sont disponibles à l'année, mais particulièrement savoureuses à l'automne, explique le producteur, car leur saison de ponte est terminée et leur chair est plus uniforme.