Depuis 2009, l'Environment Protection Agency (EPA, organisme de protection de l'environnement de nos voisins du Sud) surveille activement certains produits antipuces et antitiques pour chiens et chats. Et pour cause, des réactions indésirables causées par des pipettes insectifuges ont été enregistrées en grand nombre au cours des dernières années. Elles provoquent des problèmes de peau, de digestion, des vomissements, de la diarrhée et même des troubles du système nerveux (tremblements, crises).

L'organisme a donc mené en 2009 une étude sur une période d'un an. Résultat: 44 000 cas touchés par des effets indésirables ont été enregistrés (de l'irritation de la peau à des cas plus graves), dont 600 morts. Cette étude a également révélé que les petits chiens (entre 10 et 20 lb) étaient plus susceptibles d'éprouver ce genre de réactions si on leur administrait une dose d'antiparasite trop forte pour leur gabarit.

La perméthrine et l'imidaclopride présents dans certaines pipettes pour chiens sont en effet de puissants pesticides toxiques pour les chats et les êtres humains, tout spécialement les enfants qui ont tendance à toucher l'animal et porter leurs mains au visage. L'usage de gants est recommandé sur toutes les boîtes de ces produits.

Cependant, pas question de renoncer à faire la guerre aux parasites qui peuvent transmettre de graves maladies à votre animal en plus de créer un grand inconfort. C'est aussi un véritable geste de santé publique à ne négliger d'aucune manière. Un chien ou un chat qui a des puces peut souffrir de perte de poils, de graves problèmes de peau comme la dermatite du chien ou du chat. Il peut aussi souffrir d'anémie et de graves maladies transportées par les puces.

Un chien ou un chat qui a une tique peut véhiculer des infections bactériennes comme la maladie de Lyme ou l'ehrlichiose, qui se transmettent à l'homme.

Des antiparasitaires naturels?

Certaines marques proposent maintenant des produits plus naturels pour traiter les parasites de l'animal (dont le fameux spot-on), traiter l'habitat et prévenir les infestations. Attention, toutefois, dans le cas des pipettes à déposer sur le cou de l'animal, l'utilisation de produits chimiques est presque inévitable, donc les précautions à prendre sont les mêmes pour toutes les marques.

Il n'existe malheureusement pas d'insecticide naturel 100% efficace et sans danger pour le chien, seulement des substances répulsives qui, appliquées sur l'animal et utilisées pour traiter son environnement, vont éloigner pour un temps seulement les puces. Il existe des produits dits naturels dans le commerce, à base de géraniol, de citronnelle ou de pyrèthre (la perméthrine est une forme de synthèse).

«Les produits bios sont des répulsifs. Ils fonctionnent bien, mais doivent être appliqués à chaque sortie. Ce n'est pas dans le but de tuer les puces ou les tiques présentes sur votre animal, mais de faire en sorte qu'il ne soit plus intéressant pour ce type de parasites. C'est de la prévention et c'est un choix. Si l'animal contracte des puces, il sera toujours temps d'aller vers quelque chose de plus conventionnel», explique la docteure Anne-Marie Gagnon, vétérinaire, qui a créé sa propre gamme de produits répulsifs naturels.

«Quand les gens choisissent cette option, je leur conseille de faire des prises de sang plus régulières pour s'assurer que leur animal n'a pas contracté le vers du coeur ou la maladie de Lyme. Il s'agit d'un test immunologique qui prend huit minutes», ajoute-t-elle.

De nombreuses recettes maison circulent sur l'internet, mais attention aux fausses solutions miracles! En plus d'être inefficaces, elles pourraient être toxiques. Consultez toujours votre vétérinaire pour trouver la solution la mieux adaptée à votre animal.

Inspecter le pelage avec soin, retirer les poils morts et les noeuds, soigner d'éventuelles petites plaies... Tous ces gestes perturbent le cycle de reproduction des parasites tout en éliminant un certain nombre d'entre eux. Notez que les bains altèrent la puissance de protection de votre agent antiparasitaire de type spot-on, mais que les shampoings antiparasitaires sont une bonne mesure préventive.

«Il est primordial d'évaluer quels sont les facteurs de risque pour votre animal et de se poser la question au cas par cas pour connaître sa susceptibilité de contracter des parasites. On est près du Vermont: la maladie de Lyme est un risque à ne pas négliger. Alors, vigilance avant tout!», conclut la docteure Gagnon.

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