Passionnée de chevaux, l'ergothérapeute Danielle Champagne termine une thèse de doctorat au sujet de l'utilisation du cheval comme stratégie de traitement chez des enfants atteints d'une forme légère de paralysie cérébrale.

Son projet de recherche a séduit le jury d'une association américaine à but non lucratif, la Horse and Human Research Foundation, qui lui a attribué une bourse de 50 000$.

Pendant 10 semaines, 13 jeunes de 4 à 16 ans ont participé à des séances d'hippothérapie. «Le cheval sert de plateforme pour atteindre nos objectifs thérapeutiques. C'est en quelque sorte un outil de traitement», explique-t-elle.

D'autres professionnels comme les orthophonistes ou les physiothérapeutes y ont aussi recours. «C'est une thérapie non invasive, c'est-à-dire qu'on n'a pas recours à la chirurgie, et qui donne des résultats significatifs.»

Au départ, certains élèves étaient incapables de conduire une bicyclette, de monter les escaliers ou simplement de se balancer. «À la suite des traitements, les parents rapportent que leurs enfants ont amélioré leur motricité globale, leur permettant d'accomplir aujourd'hui ces exercices», soutient Mme Champagne.

Pour les victimes d'intimidation

Le Dr Louis Freyd, psychologue en santé mentale à l'Hôtel-Dieu de Sorel et en cabinet privé, a recommandé l'équitation thérapeutique à un adolescent victime d'intimidation à l'école.

«C'est impressionnant de voir l'amélioration et les progrès réalisés grâce au contact avec le cheval. La personne apprend à contrôler un animal plus gros qu'elle. L'équitation apporte une confiance en soi et une sensation de contrôle sur sa vie», explique-t-il.

La bête aide grandement les élèves aux prises avec un trouble oppositionnel ou avec l'autorité. Maryse Viens, technicienne en éducation spécialisée à l'école secondaire Jean-Jacques-Bertrand de Farnham, donne l'exemple d'un jeune de 15 ans qui avait une attitude de «je-m'en-foutisme».

L'adolescent fait partie d'un groupe de quatre élèves atteints d'un TSA (trouble du spectre autistique), qu'on appelait auparavant TED (trouble envahissant du développement).

Cette année, les élèves des autres classes ont recueilli des dons afin que ce quatuor puisse expérimenter l'équitation thérapeutique avec Mario Paquet, du Centre équestre Sam de Bedford. Après seulement quatre séances, les résultats sont tangibles. «Cet élève a changé son attitude envers ses professeurs en plus d'améliorer ses résultats scolaires», dit Mme Viens.

Les jumelles Gabrielle et Pascale Mercier, 14 ans, ont noué des liens affectifs avec leur animal en multipliant les accolades. Visiblement, l'instructeur Mario Paquet est touché par les progrès réalisés par ses protégées. «Au départ, Pascale était très renfermée. Dans le manège, elle devait dire «wo!» à son cheval et c'est elle qui a parlé le plus fort», remarque-t-il avec une pointe d'émotion dans la voix. «Mes filles ont les yeux pétillants quand elles reviennent de l'équitation et à l'école, leurs résultats s'améliorent», observe leur mère France Côté, qui a l'intention de poursuivre les séances d'équitation.

Victimes d'agression sexuelle

À l'âge de 16 ans, la présidente de la Fondation Ekuus, Nathalie Nicole Boutin, a subi une agression sexuelle. Au début de la trentaine, elle a fait l'acquisition d'un cheval et a découvert qu'il existe plusieurs centres de thérapie avec l'animal.

Elle sera l'une des premières au Québec à expérimenter la psychothérapie modèle Egala, avec un cheval, déjà certifiée dans 41 pays. Cela lui permettra de retrouver son intégrité personnelle et, surtout, la confiance et l'estime de soi.

L'année dernière, le même programme a été offert pendant six semaines à cinq jeunes femmes victimes d'agressions sexuelles. «Les filles sont parties la tête basse et le regard fuyant. Quand elles sont revenues du centre équestre, elles avaient toutes une lueur d'espoir dans le regard et des projets plein la tête», raconte Mme Boutin.