Grâce à Éduchateur, Daniel Fillion vient en aide depuis maintenant cinq ans aux propriétaires de chats aux prises avec des problèmes de comportement.

Son objectif: faire diminuer le nombre d'abandons et d'euthanasies en apprenant aux gens à mieux connaître leur animal et en les aidant à corriger ses mauvaises habitudes.

«L'idée était de répondre à un réel besoin, explique Daniel Fillion. Je me promenais dans les rues avec mon chat à qui j'apprenais à marcher en laisse et les gens m'abordaient pour me demander conseil. Certains parlaient de se débarrasser de leur animal alors qu'il s'agissait de problèmes pourtant simples à régler.» Devant le peu de ressources en matière d'éducation féline au Québec, il s'est rendu chez des comportementalistes réputés et a pris des cours afin de compléter son savoir pour ouvrir sa propre entreprise avec son associé de l'époque.

Son organisme est aujourd'hui recommandé par plus d'une trentaine de vétérinaires au Québec. Mais si peu d'éducateurs félins existent, c'est surtout qu'il y a encore peu de propriétaires prêts à investir dans le comportement de leur chat. Les tarifs d'Éduchateur pour une consultation (et non à l'heure) varient en fonction des cas : à partir de 70 $ par téléphone et de 100 $ à domicile.

Une question de mentalité

Si le chien est considéré comme un engagement à long terme, le chat est encore, dans l'imaginaire collectif, un animal de compagnie qui demande peu d'attention. Pourtant, il est tout aussi demandant que pitou, si ce n'est plus, à en croire certaines émissions comme My Cat From Hell sur les ondes d'Animal Planet (allez sur le site de l'émission, ça vaut vraiment le détour : https://animal.discovery.com).

«Les gens pensent qu'en adoptant un chat, on lui donne une litière, on appuie sur le bouton marche et c'est réglé. Ce n'est vraiment pas le cas! Ça s'éduque aussi bien qu'un chien, la seule différence étant que le chien voudra plaire à son maître. Alors que le chat le fera si ça lui fait plaisir. On va donc gagner le chat par la nourriture ou le jeu. Le facteur motivation est plus difficile, mais la vitesse d'assimilation est la même», précise Daniel Fillion.

Solitaire et territorial, le chat sera avant tout influencé par l'aménagement de son lieu de vie et sa socialisation.

La plupart des problèmes de comportement des chats sont ainsi liés à l'anxiété ou à un problème territorial.

«Certaines personnes ne sont pas conscientes que placer une litière dans un placard, ce n'est pas une bonne idée!», lance Daniel Fillion.

En effet, 60 à 70 % des cas traités par Éduchateur sont liés à des problèmes de propreté. Heureusement, c'est aussi l'un des problèmes les plus faciles à régler.

«On redirige les gens vers notre site internet pour y lire une chronique sur la question qui, dans bien des cas, les aidera à régler le problème sans aide», précise l'éducateur.

Une habitude tenace

Autre problème : les miaulements nocturnes. Une habitude tenace qui pourrait bien nuire à votre sommeil à long terme si elle n'est pas rapidement réglée.

«Ces miaulements sont plaintifs. Les propriétaires se lèvent pour voir ce qui se passe, donner à manger à leur chat ou lui ouvrir la porte; ce qui lui enseigne à miauler pour avoir de l'attention!», dit Daniel Fillion.

«Punir, souffler ou lancer des objets n'y changeront rien, bien au contraire! Ce sont toutes des formes d'attention. Les chats sont très créatifs: ils vont mettre leur patte sur votre figure, faire tomber des objets... J'ai même eu un chat qui décrochait le combiné téléphonique!», dit l'éducateur.

«Il faut l'ignorer, purement et simplement. Ça peut prendre jusqu'à 14 jours à un chat pour abandonner un comportement qui ne lui rapporte rien. Il faut aussi changer la routine et l'environnement pour que ça fonctionne», explique M. Fillion qui sera dès ce printemps le nouveau chroniqueur félin de l'émission Animo à Radio-Canada.

Avant de vous lancer dans une démarche visant à changer son comportement, assurez-vous que votre chat n'a aucun problème de santé et consultez votre vétérinaire.