Un chien, source d'inspiration? Pourquoi pas? Voici trois artistes qui s'inspirent souvent de leur pitou.

Jonathan Bergeron

Jonathan Bergeron est connu internationalement, mais il n'est pas le seul. Son chien Iggy l'est tout autant. Le boston terrier est souvent la vedette des dessins et des peintures de l'artiste.

«Je prends aussi constamment des photos de lui sur mon compte Instagram. Des gens de partout dans le monde aiment Iggy. Parfois, le nombre de Like de ses photos dépasse celui de mes peintures. Ça me rend un peu jaloux!»

Jonathan Bergeron a commencé il y a une quinzaine d'années à s'inspirer de son chien. De sa chienne, en fait, puisqu'à l'époque, il s'agissait d'Huguette, son premier boston terrier.

«Je représentais souvent Huguette dans mes murales lorsque je m'adonnais au graffiti», indique Jonathan, alias Johnny Crap, qui présentera une exposition solo chez Yves Laroche Galerie d'art à Montréal, dès mercredi.

Il emmène toujours Iggy à son studio. «Ça lui donne un brin d'exercice. Je pourrais le laisser à la maison, mais je préfère l'amener, pour son moral et pour le mien. Une journée au studio peut être longue. Il me distrait de temps à autre en m'apportant sa balle ou sa corde.»

S'il y a des journées calmes au studio, d'autres sont plus agitées. Il partage son espace de travail avec deux artistes propriétaires de trois chiens!

«C'est parfois chaotique, mais la plupart du temps, c'est drôle. C'est un plus qu'on soit des personnes à chien. Ça ne crée pas de malaise.»

Jean Labourdette

Deux chiens apparaissent fréquemment sur les peintures de Jean Labourdette, alias Turf One. Il s'agit de Jay, un mâle staffordshire bull terrier et Lula, une femelle pitbull.

«Ils ont été mes fidèles compagnons pendant une quinzaine d'années, affirme Jean Labourdette. Un artiste est forcément inspiré par son environnement quotidien.»

Turf One considère que ses chiens ont été une source d'inspiration positive pour lui. Ils lui ont toutefois aussi inspiré des oeuvres plus sombres.

«La diabolisation des terriers de type bull depuis une vingtaine d'années est dure à vivre. J'ai notamment fait plusieurs bandes dessinées sur le sujet dans les années 90.»

Il croit que ses oeuvres mettant en vedette Jay et Lula touchent les gens.

«Ces peintures sont empreintes du profond amour et de toute la tendresse que j'ai pour eux et cela peut sûrement se ressentir au-delà de la couche de peinture», affirme Jean, qui participera à l'exposition Anomalies à la Copro Gallery de Los Angeles, dès le 13 octobre et à la fin du mois de janvier, au musée de la Halle Saint Pierre de Paris.

Turf One a toujours amené ses chiens à l'atelier. Aujourd'hui, Jay et Lula sont décédés. Toutefois, il n'est pas seul pour aller au boulot: il amène Kali, la chienne de sa femme.

«Je trouve qu'un chien apporte une bonne ambiance dans l'atelier. Je n'ai pas encore peint Kali, mais ça ne tardera pas. Je l'ai promis à ma blonde!»

Photo: Jean Labourdette

Hommage à Jay, staffordshire bull terrier, décédé en 2008. L'oeuvre date de 2010.

Paul Labonté

Marcy est le staffordshire bull terrier du photographe Paul Labonté.

«En Angleterre, les gens surnomment cette race les nanny dogs parce qu'ils sont bons avec les enfants», raconte Paul Labonté.

Le photographe en sait beaucoup sur cette race de chien et sur toute la famille des molossoïdes, ces chiens au corps massif et au museau court comme les dogues et les mastiffs. Après deux ans et demi de recherche, il a même publié un livre sur le sujet, intitulé Bully: It's the Pits.

Marcy se retrouve d'ailleurs dans quelques bouquins et expositions de photos de Paul Labonté.

«Je photographie souvent mon chien. Principalement parce qu'il est toujours autour de moi. Généralement, les gens réagissent très positivement lorsqu'ils voient les images. Ça a plus à voir avec Marcy qu'avec mon travail, car il a des yeux vraiment aimables, presque humains», affirme celui qui sortira prochainement The House Always Wins, un livre consacré à des photos prises ou éditées avec un téléphone.

Paul travaille avec Marcy 80% du temps. «Il rend les gens à l'aise au studio. Aussi, il m'encourage à prendre des pauses. Je lui lance la balle et je vais marcher avec lui. Il met les choses en perspective.»

Photo: Paul Labonté

Marcy est le staffordshire bull-terrier du photographe Paul Labonté.