Il a une accélération fulgurante de 0 à 70 km/h en moins de trois secondes et on lui voue un véritable culte sur les champs de courses des États-Unis, d'Irlande ou d'Australie. Le lévrier est la coqueluche des paris mutuels; du moins, dans les meilleurs cas, jusqu'à la fin de leur courte carrière (de l'âge de 2 à 5 ans maximum). Ils sont alors «réformés» et proposés à l'adoption par des associations ou alors, comme en Irlande, euthanasiés.

Depuis maintenant 12 ans au Québec, Shirley Smith et Ernest Montreuil, un couple de bons samaritains, se sont donnés pour missions d'offrir une retraite paisible à ces chiens d'exception voués à l'euthanasie. Ils s'assurent donc, selon la demande, de placer les lévriers soigneusement sélectionnés dans de bonnes familles.

«J'ai vu une annonce dans le journal d'une association venant en aide aux lévriers de course et je voulais les aider, raconte Shirley Smith. Je suis complètement tombée amoureuse de ces chiens! Il n'existe aucun éleveur de cette race au Canada, alors on les fait venir des circuits. Ils doivent être stérilisés. On en a placé 600 au cours des années. Ils commencent à courir à 18 mois et s'ils ne gagnent pas, ils sont mis à l'écart. C'est une véritable industrie.»

Forcés à courir et à rester en cage toute leur vie, les lévriers doivent tout apprendre: monter l'escalier, demander la porte pour leurs besoins, etc. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ils n'exigent pas plus d'exercice que la moyenne des autres chiens.

Très sensibles, ces chiens sont extrêmement attachés à leur maître. Ils ne peuvent pas s'asseoir comme les autres bêtes en raison de leur masse musculaire et doivent donc le faire de côté ou s'allonger.

«Il faut savoir que 65% dorment les yeux ouverts, alors les enfants ne doivent pas les approcher quand ils sont dans leur couche. Il faut d'abord les appeler. On déconseille ce genre de chien aux familles ayant un enfant de moins de cinq ans. Côté nourriture, ils sont habitués à la viande crue sur les circuits. Il faut donc leur donner des croquettes de très bonne qualité, avec niveau moins élevé de protéine», précise Ernest Montreuil.

Demande d'adoption

Le premier contact se fait par téléphone ou par courrier électronique pour donner l'information de base. Si le futur propriétaire veut poursuivre sa démarche, une visite à domicile sera organisée. C'est à ce moment que sera déterminé le profil du chien qui sera placé dans votre foyer. Cette information sera ensuite relayée à la personne avec qui SOS Lévrier du Québec travaille sur les champs de course aux États-Unis afin de choisir un chien qui puisse bien s'adapter au style de vie et au caractère des membres de la famille.

Les critères de sélection d'une famille d'adoption sont la patience, l'amour et un environnement paisible. SOS Lévrier du Québec demande une contribution minimale de 350$ pour rembourser les frais vétérinaires.

Philippe Chatelain a reçu Talina, une femelle lévrier, en cadeau il y a maintenant quatre ans par l'entremise de SOS Lévrier du Québec. Il souhaite déjà répéter l'expérience prochainement en adoptant un second compagnon.

«J'avais vu une émission de National Geographic sur les lévriers et ça m'avait intéressé, explique-t-il. Et en 2008, pour la fête des Pères, j'ai reçu ce beau toutou. Tout a très bien été. Quand elle est sortie de la minifourgonnette, elle était toute tremblante, mais elle a bien dormi la première nuit et a mangé dans nos mains, car elle était un peu anxieuse. Shirley Smith a fait un suivi et aujourd'hui, Talina est calme, zen et n'aboie pas. C'est un chien parfait pour les gens habitués aux chats: elle adore être sur le sofa à ne rien faire et s'attache très rapidement.»

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