Nez qui coule, yeux qui pleurent, éternuements à répétition, parfois même asthme ou oedème. Quelque 25% des Québécois souffrent d'allergies et 30 à 40% d'entre eux consultent pour des allergies chroniques. Il se pourrait bien que tout comme eux, vous soyez allergique au pollen, ou peut-être bien... à votre animal de compagnie.

Il est tout d'abord nécessaire de vous en assurer en passant une batterie de tests chez un allergologue. Avant d'envisager le pire et selon votre degré d'allergie, plusieurs options s'offrent maintenant à vous. Dans le cas de crises d'asthme sévères, il est malheureusement indispensable de confier votre animal à une personne de confiance qui saura prendre soin de lui, car votre santé en dépend.

«Je dois malheureusement faire face à cette situation trop souvent. Le problème se pose quand la personne décide de garder l'animal, l'allergie devient sournoise. On n'a plus de symptômes aigus comme avec les pollens ou avec les chevaux, mais ça va devenir des sinusites chroniques et des complications d'asthme peuvent s'installer à moyen terme. Dans le cas des asthmatiques allergiques aux animaux, on est catégorique, on doit éviter tout contact», explique Rémi Gagnon, allergologue et immunologue au CHUL et président de l'association des allergologues et immunologues du Québec.

Allergique aux chats, Philippe Jasmin a appris à vivre avec cet inconvénient afin de partager la vie de sa conjointe et de sa chatte, Tite-chat.

«Ma blonde a eu très peur pour le chat! (rires) Les fenêtres sont toujours ouvertes pour que l'air circule, mais quand on commence à fermer vers la mi-octobre, je fais de l'asthme. Depuis un an, je n'en fais plus et je ne prends plus aucun médicament. Je dois juste faire attention de ne pas avoir le chat collé sur mon visage», s'amuse-t-il.

Dans les cas les moins graves, un brossage et un toilettage régulier de votre animal permettront de mieux contrôler la dispersion des allergènes. Il faut également bannir les tapis d'intérieur et interdire l'accès à certaines pièces où vous passez le plus de temps.

Il existe aussi des vaporisateurs de type Allerpet/C à mettre sur votre animal qui diminuent la quantité d'allergènes en circulation. Il est possible de gérer certains symptômes gênants avec des traitements antiallergisants ou des antihistaminiques que votre allergologue pourra vous prescrire.

Très efficace chez les personnes allergiques aux graminées, la désensibilisation n'est pas une solution envisageable pour les allergies aux chiens ou aux chats.

«Elle est très dangereuse avec une exposition concomitante avec l'animal. Il faut savoir que ça peut entraîner de très fortes réactions allergiques lors des injections», précise le docteur Rémi Gagnon.

Médecines alternatives

«J'ai rencontré mon fiancé en Autriche et quand on est revenu habiter ensemble au Québec, son chien, qui se faisait garder, est arrivé dans le portrait. Après deux jours, je n'étais plus capable, car je suis asthmatique. J'ai cherché du côté des thérapies alternatives comme la biologie totale, la programmation neurolinguistique et l'hypnose puis j'ai rencontré Isabelle Pitre, une coach de vie et thérapeute humaniste. Après un rendez-vous je ne faisais plus d'asthme. Je continuais à me moucher, mais je pouvais respirer! Je prenais des antihistaminiques, mais peu à peu j'ai réussi à diminuer la dose. On s'est donné un mois et finalement j'ai été chanceuse», précise Maryse Boisvert.

Le docteur Rémi Gagnon et ses confrères allergologues restent tout de même encore très sceptiques quant aux résultats des méthodes alternatives.

«L'aspect psychologique est important, surtout quand il est question d'un animal qu'on aime. Il peut y avoir moins de symptômes, surtout si on sait que l'asthme est lié à l'anxiété. Mais, j'ai beaucoup de patients qui finissent par m'avouer que ça n'a pas fonctionné», dit-il.

Des compagnons hypoallergènes?

Tous les chiens produisent des pellicules de peau, salive et urine qui sont responsables des allergies. Seulement certains d'entre eux en produisent moins: les caniches, le bichon, le bouvier des Flandres, le coton de Tuléar, le terrier irlandais, le Lhassa apso, le schnauzer, le shih-tzu et le yorkshire renouvellent leur peau tous les 21 jours, alors que le beagle, le basset, le berger allemand et le setter irlandais le font tous les 3 ou 4 jours, ce qui les rend plus allergènes.

Même constat chez le chat. Les mâles sont les plus allergènes, suivis des mâles castrés et enfin des femelles. Le siamois est quant à lui réputé pour perdre peu de poils, mais pour la modique somme de 3500$, vous pouvez aussi vous procurer un spécimen de chat dit hypoallergénique grâce à divers croisements effectués par la société Allerca.