Qu'ils soient à poils, à plumes ou à écailles, ils représentent autant de petits bonheurs que de grandes responsabilités. Près de la moitié des foyers québécois le savent déjà. Chaque semaine, Bêtes de ville vous propose une chronique consacrée aux animaux de compagnie en milieu urbain.

Les premiers mois de la vie d'un futur chien guide sont sans aucun doute les plus déterminants. Il devra accompagner une personne handicapée dans toutes les situations de la vie quotidienne. Vous pourriez bien contribuer à sa réussite.

Que vous soyez familier ou non avec l'éducation d'un jeune chien, vous pourriez vous qualifier en tant que famille d'accueil pour la fondation MIRA. Pendant un an, elle vous confiera l'un des 300 chiots qui naissent chaque année à sa pouponnière.

«Les gens doivent répondre à un questionnaire sur notre site internet. Les critères les plus importants: que le chien ne soit pas seul plus de quatre heures par jour, car il doit apprendre à vivre dans un environnement d'humains», explique Jennifer Biddle, responsable des familles d'accueil chez MIRA.

À neuf semaines, le chiot est prêt pour la première étape de son apprentissage. Ils ira rejoindre sa famille d'accueil qui devra veiller à lui apprendre les bonnes manières. D'autres restrictions viennent s'ajouter pour ces chiots dont la vocation première est de répondre aux besoins de son futur bénéficiaire. Pas question de monter sur le lit ou le divan, de courir derrière une balle ou de se jeter à l'eau.

«C'est un peu comme rentrer à la maison avec un nouveau-né! Ce n'est pas une année facile et la propreté est tout un défi à relever!», précise Jennifer Biddle.

La fondation donne une formation et répond aux questions au bout du fil en tout temps. Elle dispose aussi d'un vétérinaire.

Claude Dagenais et Manon Gélinas n'avaient jamais eu de chien avant Génie, un golden labrador qu'ils ont accueilli de mai 2003 à mai 2004.

«Pour une première expérience avec un chien, c'est avant tout une belle cause, mais aussi un bel apprentissage avant d'adopter définitivement», explique Manon. Pour Louise Paradis, être famille d'accueil est une véritable vocation. Depuis 2008, elle a accueilli huit pensionnaires. «On a beaucoup aimé l'expérience alors on la vit à fond!», explique-t-elle.

Socialiser en zone grise

La famille doit emmener son chiot absolument partout afin qu'il socialise et se familiarise avec toutes les situations qu'il pourrait affronter: lieu de travail, école, restaurant, transports en commun, etc.

Si MIRA fournit la nourriture pour l'année, une laisse, un collier et foulard aux couleurs de la fondation, elle donne également une lettre expliquant le mandat afin de faciliter l'accès aux endroits publics. Ce qui ne garantit pas que Pitou sera accepté partout.

«Les familles d'accueil sont un peu dans une zone grise. Elles ne sont pas légalement considérées comme des personnes ayant des besoins spécifiques et peuvent donc se faire refuser l'accès à certains endroits publics», explique Mme Biddle.

Le deuil de la séparation

Après cette année pleine de défis viendra le jour où MIRA rappellera le futur chien guide afin de poursuivre sa formation.

«Il passera une évaluation pour tester ses habiletés. Certains chiens sont recalés à cause de peurs incontrôlables ou des problèmes de santé. Ils peuvent alors être achetés par la famille d'accueil (coût: 800 à 1200$)», précise Jennifer Biddle.

«C'est un véritable deuil à faire», affirme Manon Gélinas. «On a des nouvelles par le biais du bénéficiaire et ça, c'est comme un gros cadeau!», conclut Louise Paradis.

Pour plus d'informations: www.mira.ca