Dès avril, plusieurs centres de formation privés en esthétique offriront des cours standardisés, pour mieux protéger le public.

Au Québec, n'importe qui peut décider, demain matin, de proposer des services d'électrolyse ou d'épilation au laser. « C'est dommage, mais c'est comme ça », confirme Sylvianne Bouchard, présidente de l'Association des professionnels en électrolyse et soins esthétiques du Québec (APESEQ), auparavant connue sous le nom d'Association des électrolystes et esthéticiennes du Québec.

Pas étonnant que les histoires d'horreur - brûlures, hypopigmentation, etc. - soient nombreuses. « Il y a des écoles privées qui disent former une esthéticienne en 150 heures, quand ça prend 1000 heures et plus », indique Mme Bouchard. À la Commission scolaire Marie-Victorin, par exemple, le diplôme d'études professionnelles en esthétique ne s'obtient qu'après 1350 heures de formation.

Heureusement, de nouvelles normes entreront en vigueur en avril dans plusieurs centres de formation privés du Québec. Objectif : standardiser les cours offerts, tant en esthétique générale qu'en maquillage permanent, technorajeunissement, photoépilation, électrocoagulation, etc. Un nombre minimal d'heures de cours, un nombre maximal d'élèves par classe, le détail de l'équipement nécessaire sont notamment précisés. 

« On s'est basés sur les programmes du ministère de l'Éducation, résume Mme Bouchard. Les centres de formation seront libres de respecter ou non les normes. Cependant, les centres de formation qui ne respecteront pas les normes ne seront pas accrédités ni référés. »

Formation non adéquate

Beaucoup de nouvelles technologies - loin des pinces à épiler ! - ont fait leur apparition dans les cabines des esthéticiennes. « C'est arrivé tellement vite que les fournisseurs de ces équipements ont créé leurs propres formations, qui n'étaient pas nécessairement adéquates, indique Mme Bouchard. C'est là qu'était le problème. Certains fournisseurs donnaient des formations d'une demi-journée seulement pour manipuler des appareils qui valent beaucoup, beaucoup de dollars et qui peuvent causer beaucoup, beaucoup de dommages. »

Pour réduire les risques de mésaventure, les clients peuvent consulter le répertoire en ligne de l'APESEQ, qui donne une liste d'esthéticiennes dûment formées. Malheureusement, l'association ne compte que 450 membres. Toutes doivent être diplômées et passer des examens pour être admises dans ses rangs, en plus de s'engager à suivre de la formation continue et à respecter un code de déontologie.« Nous avons mis beaucoup d'efforts pour élaborer ces normes, pour que notre métier soit reconnu et valorisé, fait valoir Mme Bouchard. On veut que les consommateurs québécois aient confiance en nos membres. »

LES FORMATIONS PRIVÉES ENCADRÉES PAR LES NOUVELLES NORMES

• Diplôme en esthétique

• Certificat en épilation à l'électricité

• Certificat en maquillage permanent

• Certificat en photoépilation

• Certificat en technique d'épilation en phototechnologie

• Certificat en technorajeunissement

• Attestation en photocoagulation non médicale

• Attestation en électrocoagulation non médicale

• Certificat en soin du visage

• Attestation en microdermabrasion et exfoliant AHA-BHA

• Attestation en épilation à la cire

• Attestation en soins esthétiques des pieds

• Attestation en manucurie

• Attestation en pédicurie

• Attestation en pose d'ongles

• Attestation en pose d'extensions de cils