Une chambre de jeune, ce n'est pas seulement un bordel sans nom. C'est aussi un monde en soi et une personnalité en devenir.

Enfant, c'est plus discret. Les chambres se ressemblent plus ou moins. Bleu pour les gars. Rose pour les filles. En général, papa et maman décident de la déco, des meubles et des jouets.

Mais avec le temps, le jeune grandit. Son identité s'affirme et, avec elle, son univers immédiat. Il décore selon ses goûts et ses passions du moment. Les toutous font place à des affiches d'idoles, à des collections diverses ou à des gadgets électroniques.

Comme l'explique Joannie Lessard, interne en psychiatrie au CHU Sainte-Justine, «la chambre est le premier lieu personnel de l'ado. C'est un endroit qui l'aide à se construire et à affirmer son autonomie. Elle devient le terrain de jeu de ses nouvelles expériences physiques et psychologiques.»

La «personnalisation» des chambres serait toutefois à la baisse, puisque les jeunes s'affichent de plus en plus de façon virtuelle, sur les médias sociaux. C'est du moins ce que suggère la psychoéducatrice Elsy Feiche: «Avec le wall de Facebook, on dirait qu'ils ont moins besoin de s'afficher sur les murs de leur chambre», avance Mme Feiche.

Cela dit, il y a autant de chambres qu'il y a de jeunes. La preuve par cinq, dans le reportage qui suit. Cinq jeunes, cinq réalités, cinq adultes de demain, croqués dans leur «habitat naturel» par les photographes de La Presse. On peut entrer?