Il faut profiter d'un bon réseau de contacts pour décrocher une invitation au très couru Dîner en blanc, qui tiendra sa quatrième édition montréalaise le 16 août.

L'événement, qui se veut un pique-nique chic dans un espace public gardé secret, se répète désormais dans 20 villes à travers les cinq continents. Au Canada, trois autres dîners se tiendront, dont un à Québec, prévu le même jour que celui de Montréal.

Le Dîner en blanc s'organise entièrement via les réseaux sociaux. Tous les participants, vêtus de blanc de la tête aux pieds, se retrouvent dans un lieu donné - dont l'emplacement n'est révélé qu'à la dernière minute -, pour ensuite se rendre vers un espace public et y partager un repas.

Une fois la fête terminée, les participants doivent plier bagages et rapporter chaises, tables, nappes et déchets pour laisser le site dans le même état qu'à leur arrivée.

Ce dîner spontané a été créé en 1988 par le Parisien François Pasquier, qui souhaitait au départ partager un bon repas avec des amis dans des lieux publics, le tout avec une touche d'élégance et de mystère.

Son fils, Aymeric Pasquier, s'est établi à Montréal et pilote l'événement depuis quatre ans, tandis que Sandy Safi s'occupe des versions internationales tenues à l'extérieur de la métropole.

«Je pense qu'il s'agit sans contredit d'une nouvelle génération d'événements et ce, à plus forte raison depuis que nous bâtissons un réseau international de personnes partageant le même amour de l'événement», a expliqué Mme Safi, ajoutant que la culture «foodie» - qui a la cote ces jours-ci -, contribue aussi à la popularité du dîner.

Ils ont par ailleurs coproduit un Dîner en blanc à New York l'an dernier. Les invitations étaient si courrues que 31 000 personnes s'étaient inscrites sur la liste d'attente, alors que l'édition du Battery Park - à la pointe sud de Manhattan -, limitait ses places à 1200 épicuriens.

«Nous avons décidé de créer un réseau permettant aux personnes de chaque ville de bâtir leur propre événement en utilisant les mêmes valeurs, modes de fonctionnement et l'histoire de ce qui a été créé au départ, pour qu'ils puissent l'appliquer à leur ville», a expliqué Mme Safi.

L'édition de Québec sera la deuxième à être tenue, tandis que de premiers Dîners en blanc sont prévus à Toronto le 9 août et à Vancouver le 30 août.

Mexico (Mexique), Sydney et Brisbane (Australie), Barcelone (Espagne), San Juan (Porto Rico), Kigali (Rwanda), Milan (Italie), Abidjan (Côte d'Ivoire), Singapour et dix villes américaines ont elles aussi leur Dîner en blanc.

Les règles à observer au Dîner en blanc sont strictes: les casquettes de baseball ne sont pas permises, pas plus que les souliers de course et les t-shirts. Le vin et le champagne sont les seuls alcools permis. Il leur faut emporter leurs propres tables, chaises, nourriture et autres coutellerie, bien qu'un service de traiteur soit désormais accessible.

Chaque participant peut inviter des amis, qui ont à leur tour le droit d'inviter un ami. Certains endroits prévoient des places à attribuer au public désireux de participer.

Les participants sont avertis, au moment de leur enregistrement, d'un point de rencontre, d'où les organisateurs les escorteront jusqu'au lieu choisi, que ce soit à pied, en autobus nolisé ou avec le transport public.

Une modeste somme, oscillant entre 24 et 29 $, est demandée pour couvrir les frais de transport, le divertissement, les frais légaux pour les permis d'alcool et la sécurité.

«Le Dîner en blanc rassemble des gens sous une formule différente, sous un éclairage différent et bien souvent ils s'investissent réellement, contrairement à quelqu'un qui va quelque part, s'assoit et se fait servir. Vous devenez un acteur de cet événement», a soutenu Mme Safi.