La microbrasserie Boquébière de Sherbrooke a lancé cette semaine sa nouvelle Apico, une bière au miel très forte. Si forte, que la brasserie a dû se munir d'un permis fédéral de spiritueux pour la commercialiser.

«Mais ce n'est pas un spiritueux, puisqu'il n'y a pas de distillation!» indique le brasseur Michaël Parent, qui a dû faire grimper le prix de sa nouvelle création, qui lui coûte deux fois plus cher en taxes. L'Apico se détaille donc 23$ (!) la demi-bouteille de bordeaux, et est uniquement en vente à la brasserie sherbrookoise.

Seulement 700 bouteilles ont été produites pour le lancement, car l'avenir de cette nouvelle bière contenant plus de 16% d'alcool est très incertain.

La brasserie attend avec impatience des nouvelles de Québec, qui doit mettre en application ses règles sur la fabrication des boissons alcoolisées. Initialement, le projet prévoyait qu'une bière si forte ne pourrait plus porter le nom de bière et qu'il lui faudrait un permis supplémentaire, de Québec cette fois, pour la distillation.

La date de la mise en application du nouveau règlement n'est pas arrêtée, mais le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, qui en est responsable, se fait rassurant. «Le projet de règlement ne vise pas à limiter les fabricants de bières traditionnelles et de spécialité produites par les microbrasseurs et les grands brasseurs», explique Nancy-Sonia Trudelle, représentante du Ministère, selon qui la limite de 11,9% ne devrait pas s'imposer à des cas comme celui de l'Apico.