La demande pour le homard a déjà été plus forte. En temps de récession, on mise plus sur le rôti de palette que sur le homard Thermidor, disons. Les pêcheurs canadiens réclament une aide depuis le début de cette saison à oublier, ils ont finalement été entendus. Doublement au Québec, où le ministre Laurent Lessard, responsable des Pêcheries, a annoncé des mesures exceptionnelles d'une valeur de 1,5 million de dollars. Très bien et très apprécié, dit Léonard Poirier, directeur de l'Association des pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine. D'autant que l'aide fédérale de 65 millions de dollars pourrait complètement leur échapper, si elle est apportée telle que présentée cette semaine.

«Ottawa veut profiter cette crise de prix pour régler une crise structurelle», explique M. Poirier. Puisque l'aide fédérale s'appliquera surtout aux endroits où le homard se fait rare et pour mettre sur place des programmes qui assureront la pérennité du crustacé.

Or, au Québec, ces programmes existent déjà. Et pour cette raison, explique le pêcheur madelinot, les homards sont toujours au rendez-vous. Précisément parce qu'on s'est assuré de faire une pêche responsable, depuis de nombreuses années. Le problème en ce moment, c'est plutôt le prix. Les pêcheurs reçoivent autour de 4$ pour chaque livre de leurs homards, en moyenne, cette année. Leurs coûts d'opération seuls sont évalués à 4,75$. Et à ce prix, il n'y a ni profit ni salaire.