Le kilométrage alimentaire, meilleure mesure du coût environnemental de l'assiette? Que non! Les études liant la pollution au contenu de l'assiette se multiplient plus vite que les bactéries dans le yogourt, depuis les trois ou quatre dernières années.

Cette semaine, Statistique Canada dressait à son tour un tableau de la situation, en calculant le coût environnemental des aliments chers aux Canadiens, mais en le calculant selon tout le cycle de production. Montrée du doigt pour une énième fois, la viande, dont la production est pratiquement responsable du quart des émissions à effets de serre liées aux aliments. Les mêmes ruminants produisant le lait, le fromage se classe bien haut dans le palmarès des aliments polluants au Canada, avec 8% de ces émissions négatives.

Plus négatif encore, le gaspillage. Car à quoi bon acheter local, bio ou végé, si une partie du souper part à la poubelle. Chaque gramme de nourriture jeté est un gramme qui a été produit pour rien, avec tout ce que cela implique. Et au Canada, le gaspillage ne se calcule pas en grammes, mais en kilos. Précisément 183 kilogrammes d'aliments sont gaspillés, par année, pour chaque Canadien. C'est un étourdissant 38% de tous les aliments en vente qui part pour la poubelle. Plus d'un aliment sur trois.

Statistique Canada a inclus les pertes au détail, au restaurant et à la maison pour arriver à ce grand total. Une efficace gestion du frigo serait-elle, finalement, la mesure la plus accessible pour réduire l'empreinte environnementale de nos assiettes?