Surprise : un nouveau documentaire prend l'affiche demain à l'ONF, non pas pour montrer du doigt l'école publique québécoise, mais bien pour lui rendre hommage. Attention: il ne s'agit pas ici de n'importe quelle école publique, mais bien d'une petite école à vocation musicale de Sherbrooke, l'école primaire du Sacré-Coeur, fréquentée par le réalisateur Michel Lam lui-même, dans son enfance.

Dans ... et la musique, vous n'entendrez donc pas parler de réforme, de décrochage, de taxage, ou de troubles d'apprentissage. Au contraire: le réalisateur a choisi de poser sa caméra sur trois jeunes, laissant défiler leur quotidien en musique. L'angle est donc plus poétique que politique. Quoique...

On y fait la connaissance du petit Alexis, six ans et presque trois quarts, à sa découverte de la musique en 1re année; de Rachel, 4e année, qui joue du piano jusque sur sa table de cuisine; et d'Anne- Catherine, 6e année, à la sensibilité contagieuse. De la rentrée scolaire au spectacle de fin d'année, Michel Lam nous transporte dans leurs cours de violon, leurs classes de mathématiques, et leurs interrogations de lecture. Leurs journées n'ont rien de routinier: rarement sagement assis, ils sont plutôt toujours debout, en groupe, à bouger ou à chanter. Même pour apprendre le nom des os du corps humain, ils dansent le rap!

 

«Ce qui m'importait, c'était de parler de la place de l'art dans la société, explique le réalisateur en entrevue. De montrer que la culture, l'art, peuvent être utiles au quotidien.» D'où le choix de son sujet, l'école Sacré-Coeur, qui, de par sa vocation musicale, amène les jeunes à être non seulement motivés, mais en prime à «aimer l'école». «Il y a tellement d'aspects positifs : la motivation, la rigueur, la discipline, le travail collectif, le respect de soi, l'écoute, c'est innombrable.» Même les garçons y trouvent leur compte, souligne- t-il . « Les garçons ont besoin de bouger, mais pas nécessairement de faire du sport. Ici, on change toujours d'activités: 30 minutes, et puis on passe à autre chose.» En bon élève, Michel Lam a consulté une foule d'études sur les bienfaits de la musique sur les enfants. Mais ce ne sont pas les chiffres qu'il voulait communiquer. «Je voulais qu'on le comprenne par le sentiment. Je voulais amener le spectateur dans cet univers-là.» Un univers selon lui drôlement motivant. Car finalement, il ne faut pas grand-chose pour stimuler un enfant. Il suffit d'«un programme qui amène l'enfant à s'impliquer, à développer un sentiment d'appartenance avec l'école et avec les groupes d'élèves qui l'entourent».

Réaliste, Michel Lam sait toutefois très bien que toutes les écoles primaires du Québec ne pourraient pas reproduire ce modèle. Mais si seulement elles pouvaient s'en inspirer, rêve-t-il...

... et la musique, du 1er au 7 mai, à l'ONF.