La popularité toujours grandissante du vin au Canada et les prix qui y sont plus élevés qu'ailleurs en font sans l'ombre d'un doute l'un des marchés les plus convoités par l'industrie, révèle une étude publiée jeudi.

Les ventes confondues des différents vins devraient augmenter jusqu'en 2012 presque trois fois plus rapidement au Canada que dans le reste du monde.

C'est notamment ce qui ressort de la septième étude sur la Conjoncture du marché mondial du vin et des spiritueux réalisée par la firme britannique International Wine and Spirit Record (IWSR) pour le compte du salon Vinexpo, qui se tiendra cette année du 21 au 25 juin, toujours à Bordeaux, en France.

Le directeur général de Vinexpo, Robert Beynat, en a dévoilé les grandes lignes, jeudi, à Montréal, à l'occasion d'une présentation donnée devant des journalistes et des acteurs de l'industrie.

IWSR et Vinexpo prévoient qu'entre 2003 et 2012, la consommation canadienne de vin aura progressé d'environ 6,5 pour cent en moyenne par année, pour atteindre à la fin de cet horizon 49,6 milliards de caisses de 12 bouteilles.

«C'est un vrai boum, l'évolution de votre consommation. C'est une vraie révolution», a déclaré M. Beynat, clairement impressionné par cette hausse de près de 66 pour cent sur dix ans.

La hausse moyenne annuelle mondiale n'aura alors été que de 1,4 pour cent, soit 14 pour cent en dix ans.

Les chiffres sur les ventes au détail sont tout aussi impressionnants. Celles-ci ont déjà bondi de plus de 29 pour cent de 2003 à 2007, au Canada - où les monopoles des sociétés d'État maintiennent les prix à des niveaux élevés -, et ont s'attend à ce qu'elles grimpent encore de plus de 26 pour cent de 2008 à 2012. Lors de cette dernière année, elles devraient totaliser 5,6 milliards $ US (environ 6,8 milliards $ CAN).

«Mon sentiment, c'est que le système des monopoles a des avantages et des inconvénients, a estimé M. Beynat. L'un des avantages, c'est l'extraordinaire capacité des monopoles canadiens dans le «merchandising» des produits. La SAQ est un exemple.»

De 2008 à 2012, les ventes à l'échelle du monde devraient n'augmenter que de près de 9 pour cent.

Le Canada était en 2007 le sixième importateur mondial au chapitre des volumes. Il se classait cependant quatrième au chapitre monétaire, et IWSR et Vinexpo croient qu'il grimpera au troisième rang en 2012.

La France demeure le plus important fournisseur des amateurs de vin canadiens, mais l'Italie est le premier exportateur à l'échelle de la planète.

Rouge ou blanc?

Le vin rouge a la cote au Canada, comme ailleurs dans le monde.

En 2007, plus de 61 pour cent des vins tranquilles (ce qui exclut les effervescents) consommés ici étaient des rouges, contre 35 pour cent pour les blancs et 3,5 pour cent pour les rosés.

Bien que le rosé soit de plus en plus populaire, Robert Beynat semble croire à une mode passagère.

Quant aux spiritueux, leur consommation a crû de près de 13 pour cent entre 2003 et 2007, au Canada, et on pense qu'elle grimpera près de 8 pour cent de plus de 2008 à 2012.

La vodka représente le quart de ce secteur. Le rhum suit, puis les liqueurs, le whisky, le gin, le brandy, le bourbon, la tequila et le cognac.

Au contraire des autres grands spiritueux, le whisky et le brandy perdront en popularité au fil des prochaines années, au pays, selon IWSR et Vinexpo.

Au niveau mondial, toutefois, on prévoit une stabilisation de la consommation de spiritueux. Elle devrait augmenter de moins de 0,4 pour cent de 2008 à 2012.