La façon dont un individu se nourrit pendant l'enfance peut avoir un énorme impact sur sa santé. Selon une nouvelle recherche, le régime alimentaire d'un enfant peut notamment influencer de manière permanente son aptitude à prendre ou perdre du poids à l'âge adulte, en altérant la façon dont ses gènes réagissent, et en modifiant les hormones qui lui procurent un sentiment de satiété.

Selon cette étude, les enfants qui se bourrent d'aliments à calories vides au lieu de manger des fruits et des légumes pourraient se préparer à une vie de lutte contre l'embonpoint ou même le diabète de type 2.

Des chercheurs de l'Université de Calgary ont imposé à des ratons de laboratoire en bas âge trois différents régimes alimentaires: l'un riche en protéines, l'autre riche en fibres et le dernier, un régime alimentaire équilibré. Devenus adultes, les mêmes rats ont été nourris avec un régime alimentaire riche en gras et en sucre, typique des habitudes alimentaires nord-américaines.

Tous les rats avaient la possibilité d'ingurgiter autant de «malbouffe» qu'ils le voulaient. Or ceux qui avaient été élevés à l'aide du régime à haute teneur en protéines en voulaient beaucoup plus - et ont pris beaucoup plus de poids - que ceux qui avaient été élevés au moyen d'un régime riche en fibres. Les rats qui avaient eu droit à un régime équilibré - l'équivalent du Guide alimentaire canadien - sont restés à peu près aussi minces que ceux du groupe ayant consommé beaucoup de fibres.

D'après l'auteure de la recherche, Raylene Reimer, cela semble indiquer que les gènes peuvent en quelque sorte être programmés, tôt dans l'existence, en fonction d'un modèle donné, rendant certaines choses très difficiles à changer.

On ne peut pas modifier son bagage génétique, mais on peut influencer la façon dont nos gènes vont réagir, dit-elle. Par exemple, un enfant qui est bien nourri deviendra probablement plus grand qu'un enfant mal nourri - même si tous les deux démarrent avec la même base génétique.

Les résultats de l'expérience pourraient expliquer pourquoi certaines personnes sont incapables de perdre du poids malgré un régime alimentaire équilibré et la pratique de l'exercice, note Mme Reimer. Cela expliquerait aussi l'augmentation rapide des cas d'obésité au pays.

Le message à en tirer, selon Mme Reimer, est que tous ont besoin d'une alimentation équilibrée forte en céréales entières et en fruits et légumes.

Une enquête de Statistique Canada en 2007 révélait que 16 pour cent des adultes canadiens étaient obèses, et que 32 pour cent affichaient un excès de poids.

L'étude paraît dans le dernier numéro du Journal of Physiology.