Les avocats de l'épouse du président français, Carla Bruni-Sarkozy, ont réclamé lundi en justice 125 000 euros (210 000 $CAN) de dommages à une société qui avait diffusé un sac reproduisant sans autorisation une célèbre photo où l'ex-mannequin posait nue.

Les avocats ont réclamé au juge des référés de Saint-Denis de la Réunion, dans l'île française de l'océan Indien, 50 000 au titre du préjudice moral et 75 000 euros au titre du préjudice patrimonial. Carla Bruni-Sarkozy exige également l'interdiction du sac.

Le jugement est attendu jeudi.

La société Pardon, spécialisée dans les t-shirt et articles de plage et connue pour son goût de la provocation, a sorti début décembre à la Réunion un sac en toile sur lequel figure la sérigraphie d'une photo de Carla Bruni posant nue. Il devait être diffusé en métropole à partir de cette semaine.

«Ni Mme Carla Bruni, ni le photographe n'ont donné leur accord pour l'utilisation de la photo», a dit Me Gesche Le Fur, avocate de l'épouse du président. Elle a rappelé que cette photo prise en 1993 était destinée à une exposition et à un catalogue dans le cadre d'une campagne contre le sida.

Me Pierre Hoarau, avocat de la société, a affirmé qu'«il n'y avait aucune intention maligne» de la part de Pardon, qui a annoncé que les 10 000 sacs fabriqués allaient être «brûlés».

Dans une affaire précédente qui opposait les époux Sarkozy à la compagnie aérienne Ryanair pour une photo utilisée sans autorisation à des fins publicitaires, l'épouse du président avait obtenu un euro au titre du préjudice moral, et 60 000 euros au titre du préjudice patrimonial, reversés à l'association caritative Les Restos du Coeur.

Le président français a lui aussi intenté un procès en octobre contre une société qui avait diffusé une poupée «vaudou» à son effigie, accompagnée d'un lot d'épingles. La justice lui a accordé 1 euro de dommages et intérêts mais a refusé d'interdire la commercialisation de la poupée comme le demandait M. Sarkozy, considérant que cette mesure n'était «pas proportionnée».