Frappés de plein fouet par la crise financière internationale et la dévaluation de leur devise, les Islandais semblent avoir fait des montres de luxe une valeur-refuge.

Seul distributeur de Rolex dans le pays nordique, Frank Michelsen assure avoir enregistré «une hausse significative» de ses ventes, sans vouloir donner de chiffre pour ne pas être perçu comme un «profiteur de crise».

«Les clients veulent quelque chose qu'ils peuvent tenir en main. Ils ne font pas confiance aux chiffres sur leurs ordinateurs parce qu'ils ont déjà vu ces chiffres s'envoler comme la fumée», a déclaré M. Michelsen à l'AFP.

En un an, la devise islandaise, la couronne, a perdu plus de 40% de sa valeur par rapport à l'euro et au dollar, provoquant un cruel manque de liquidités sur l'île et entraînant l'effondrement de son système bancaire hypertrophié.

La plupart des acheteurs sont des Islandais, qui acquièrent volontiers plusieurs montres valant plusieurs milliers d'euros chacune, soit pour les transmettre à leurs descendants, soit pour les revendre à l'étranger avec la possibilité d'un gros bénéfice, a expliqué M. Michelsen.

La dévaluation de la couronne n'ayant pas été entièrement été répercutée sur le prix de vente en Islande, la revente de la marchandise à l'étranger permet en effet un gain de change sensible.