On connaissait la jupe de patineuse, Karl Lagerfeld a proposé mercredi sa version pantalon, tenue hybride mi-legging mi-jupe, tandis que Christian Lacroix s'est montré plus que jamais fidèle à ses racines arlésiennes, lors de la présentation de leurs collections de prêt-à-porter pour l'été prochain.

«C'est une collection assez arlésienne», a déclaré Christian Lacroix à la presse. Pantalon moulant brodé or, accompagné d'un boléro-cape noir rappelant une tenue de toréro, robes courtes et légères mêlant pois, rayures et fleurs, jupe de «gardianne», vestes cintrées brodées or, la collection porte l'empreinte de sa ville natale.

Elle fait la part belle aussi à l'oeillet, fleur fétiche du couturier. «Je n'avais pratiquement jamais fait d'imprimé oeillet», raconte-t-il. Il se rattrape ici avec ces fleurs multicolores sur une robe en mousseline noire, un oeillet géant piqué sur un boléro noir, d'autres appliqués sur une robe bustier en crêpe chair.

Karl Lagerfeld a mis l'accent sur la taille et «twiste» les silhouettes, essentiellement déclinées en noir et blanc, avec de larges ceintures. «C'est un jeu graphique avec des ceintures qui tournent comme un escalier en colimaçon autour du corps», a expliqué le couturier à la presse. «Les robes drapées ont aussi ce mouvement qui tourne autour du corps, ça fait comme des espèces d'entonnoirs asymétriques qui donnent une taille fine mais pas étranglée».

Son «pantalon de patineuse» comprend une jambe moulante qui s'évase en une jupe sous laquelle disparaît l'autre jambe. «C'est drôle, non ?», a-t-il commenté avec bonne humeur.

Le même mouvement se retrouve dans des «tatouages» en dentelle de cuir verni noir ou blanc qui s'enroulent autour des bras. Le cuir ciselé se décline aussi en guêtres, bracelets de cheville ou mitaines qui grimpent jusqu'au coude. Des capes transparentes noires nimbent parfois la silhouettes comme une ombre légère.

Les vraies fans du maître pourront ne plus le quitter. Il leur suffira par exemple de faire l'acquisition de ce sac plat porté par un mannequin qui arbore sur une face le visage de Karl Lagerfeld, comme une photo en noir et blanc.

Photo : AP

Karl Lagerfeld, collection printemps/été 2009

C'est en technicolor en revanche que le jeune styliste Esteban Cortazar, 24 ans, originaire de Bogota, a évoqué pour Emanuel Ungaro des souvenirs personnels, la ville colombienne de Cartagène et son père, Valentino Cortazar.

Panama sur la tête, en robes courtes et légères, drapées au plus près du corps ou au contraire amples comme des blouses, les mannequins foulent le sol sur lequel ont été reproduits des extraits de carnets de voyage du père du créateur. Les mêmes mots espagnols s'inscrivent sur la soie des robes aux couleurs éclatantes comme des plumes d'oiseaux tropicaux.

«Cette collection a été très personnelle pour moi; j'ai toujours voulu faire une collection inspirée d'un lieu magique comme Cartagène», a expliqué le styliste avec enthousiasme à la presse. Cartagène est «une ville qui a tant de couleurs, tant de vie, tant de nature. Ces éléments vont parfaitement avec Ungaro», ils permettent de «continuer à évoluer» tout en «maintenant l'ADN de la maison», affirme Esteban Cortazar qui a succédé en novembre 2007 au styliste norvégien Peter Dundas, congédié pour résultats insuffisants.

Selon le président d'Emanuel Ungaro, Mounir Moufarrige, la griffe va mieux. «On est content des résultats», a-t-il déclaré à l'AFP, même si «on peut faire mieux».