Une vingtaine de responsables d'associations de lutte contre le sida et de défense des personnes affectées par la maladie ont protesté lundi devant le siège du Comité national de lutte contre le sida à Yaoundé après l'arrêt de la distribution des antirétroviraux aux patients.

Encadrés par un important dispositif policier, les responsables des associations, réunies au sein du Mouvement camerounais pour le plaidoyer à l'accès aux traitements (Mocpat), ont notamment brandi des pancartes sur lesquelles était écrit: «Non au mensonge» ou «Nous voulons vivre», a constaté l'AFP.

«Depuis deux mois, il n'y a plus de traitement pour certains malades», a affirmé à l'AFP Alain Fogué, du Mocpat.

Selon un communiqué du Mocpat, «plusieurs milliers de malades du sida éprouvent des difficultés pour avoir accès aux soins et traitements mensuels ou semestriels dont ils ont besoin».

En outre, poursuit le communiqué, «ces ruptures mettent également en danger la population camerounaise dans son ensemble, dans la mesure où elles influent négativement sur l'observance thérapeutique et entraînent l'apparition de virus résistants».

Le Mocpat condamne aussi «les agissements de certains personnels de santé qui profitent de la situation pour faire du trafic d'influence et de la corruption».

En février, le gouvernement camerounais, qui avait initialement décidé de supprimer la gratuité des examens pour les malades du sida pour des raisons budgétaires, était revenu sur sa décision.

Selon l'Onusida, 5,5% des adultes de 15 à 49 ans, soit 510 000 personnes, seraient contaminés sur une population de plus de 16 millions d'habitants.