Une étude indique que les femmes qui se font prescrire de la codéine à la suite d'un accouchement pourraient faire courir des risques à leur nourrisson, parce que leur lait maternel contient une dose anormalement élevée de morphine dérivée de cet analgésique fréquemment prescrit par les médecins.

Près de la moitié des femmes qui accouchent par césarienne ou avec une épisiotomie en Amérique du Nord se font prescrire un médicament contre la douleur contenant de l'acétaminophène et de la codéine.

Mais il est estimé qu'environ une Canadienne sur vingt qui accouche présente une anomalie au gêne qui contrôle la façon dont le corps métabolise la codéine, selon le Dr Koren, co-auteur de l'étude et chef d'équipe du programme «Motherisk» à l'Hôpital des enfants malades de Toronto.

Chez certaines de ces femmes, considérées comme des «ultra-métabolisatrices», la proportion de codéine normalement transformée par le corps en morphine - un narcotique puissant qui fraie son chemin jusqu'au lait maternel - est beaucoup plus importante, mettant en danger la vie des nourrissons.

Le Dr Koren a réalisé son étude publiée cette semaine dans le journal Clinical Pharmacology & Therapeutics auprès de 72 femmes.

Il a souligné que les médicaments à base de codéine étaient souvent prescrits aux nouvelles mamans en Amérique du Nord, alors que l'Europe et d'autres pays recommandent plutôt des alternatives sans narcotiques, comme l'ibuprofène.