Les médicaments utilisés pour traiter les psychoses, comme la schizophrénie, peuvent induire un risque accru d'attaques cérébrales et ce risque augmente encore chez les personnes atteintes de démences, d'après une étude publiée vendredi en ligne par le British Medical Journal (BMJ).

De précédentes études avaient montré que la deuxième génération d'antipsychotiques, encore appelés neuroleptiques «atypiques», pouvaient augmenter le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC). Mais on ignorait s'il y avait un risque avec les antipsychotiques classiques, plus anciens, dits de première génération.

Les préoccupations concernant le risque d'AVC a émergé en 2002. En 2004, le comité britannique sur la sécurité des médicaments a recommandé de ne pas prescrire de neuroleptiques atypiques à des patients atteints de démence, par précaution.

L'équipe du Dr Ian Douglas de Londres (département d'épidémiologie, École d'hygiène et médecine tropicale) a examiné les données issues du registre de médecine générale comportant des informations cliniques sur plus de six millions de patients britanniques.

À partir de 6790 cas d'attaques cérébrales survenus, durant la période 1988-2002, chez des patients ayant eu au moins une ordonnance d'antipsychotique, les chercheurs ont calculé que le risque de faire une attaque augmentait de 1,7 par comparaison avec à ceux qui n'en avaient pas eu, tandis qu'il apparaissait trois plus élevé (3,5) chez les déments quelque soit l'antipyschotique absorbé.

Le risque d'AVC semble légèrement plus élevé avec les antipsychotiques atypiques qu'avec les formes classiques, plus anciennes.

«Nous avons établi que tous les types de médicaments antipsychotiques comportent un risque accru, et que ce risque pourrait être un peu plus élevé avec la seconde génération d'antipsychotiques», estiment les chercheurs.

Ils «réaffirment que pour les patients souffrant de démence, le risque associé aux antipsychotiques l'emporte sur les bénéfices potentiels et qu'il faut, autant que possible, éviter de leur en prescrire».