Malgré l'accessibilité aux traitements de trithérapie dans le monde, le nombre d'individus séropositifs ne cesse d'augmenter et les budgets alloués à la prévention du virus du sida sont insuffisants, croit le docteur Réjean Thomas, président du centre médical l'Actuel, à Montréal, spécialisé dans les infections transmises sexuellement et par le sang.

La préoccupation du Dr Thomas est également un des grands aspects abordés à la 17e conférence mondiale sur le sida, qui se tient à Mexico, au Mexique, depuis dimanche.

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Sur place depuis le coup d'envoi de la conférence, le président du centre médical l'Actuel souligne que l'accessibilité à la trithérapie a contribué à faire diminuer les budgets de prévention, ce qui explique en partie la progression des personnes infectées par le VIH, selon lui.

Au Québec, le budget annuel alloué à la prévention du sida et des infections transmises sexuellement se chiffre à quelques millions, alors que celui alloué aux traitements de trithérapie dépasse les 100 millions $, soutient le Dr Thomas, qui souhaite un changement de la situation pour au moins freiner l'augmentation du nombre d'individus atteints du virus du sida.

Sans avoir de solution miracle, Réjean Thomas donne l'exemple du gouvernement mexicain, qui a distribué gratuitement 32 millions de préservatifs à sa population, un moyen qu'il croit plus efficace qu'une simple campagne publicitaire incitant les gens à se protéger lorsqu'ils ont des relations sexuelles.

Au Québec, en plus d'effectuer davantage de prévention, le Dr Thomas croit qu'il faut également bien investir, notamment chez les hommes homosexuels et les toxicomanes, là où le virus du sida a progressé au cours des dernières années.

La 17e conférence mondiale sur le sida de Mexico se poursuit jusqu'à vendredi.