Il ne fait pas de doute que 2005 aura été, presque partout en Europe, un millésime de très grande qualité. De la Rioja à l'Allemagne, en passant par le Bordelais, la Bourgogne, la vallée du Rhône, etc.

Car, règle générale, le temps fut chaud et sec, les pluies moins abondantes qu'à l'habitude, et l'ensoleillement plus important qu'à la normale.

Toutes les conditions étaient donc réunies pour donner de très beaux vins.

Et puis, tout cela sans canicule, contrairement à ce qui se passa en 2003 où les chaleurs excessives provoquèrent de nombreux blocages de maturation, la vigne cessant en pareil cas de nourrir ses fruits.

Elle tombe alors en léthargie, les fruits ne mûrissent plus. D'où, comme on sait, les tannins agressifs de certains 2003, notamment du Languedoc, puisque seuls des fruits bien mûrs donnent des tannins aimables, suaves.

Est-ce parce que le Bordelais continue de dominer le vignoble mondial, malgré les difficultés que rencontrent ses vins sur plusieurs marchés, y compris celui du Québec?

Toujours est-il que la réussite la plus retentissante, du moins celle dont on a le plus parlé jusqu'ici, a été le fait de ce vignoble.

«Bordeaux 2005: pureté et puissance», écrivait déjà au printemps 2006 la célèbre auteure Jancis Robinson dans le Financial Times (Londres), après avoir goûté plus de 500 vins de ce millésime, mais non embouteillés à ce moment-là.

Pour la Bourgogne, on estime que 2005 est supérieur à 2002 et aura été l'un des plus grands millésimes des 20 dernières années.

Même chose, dit-on, en ce qui regarde la Rioja avec des vins encore plus denses et plus prometteurs que les 2004, jugés pourtant exceptionnels eux aussi.

Dans les trois cas, Bordelais, Bourgogne et Rioja, les vins rouges sont réputés pour avoir à la fois plus de couleur et de matière que d'habitude, et des tannins bien mûrs, bien enrobés.

La principale exception semble avoir été l'Italie.

Pour ce pays, la situation est en effet plus contrastée, signale-t-on. Mais, naturellement, c'est seulement avec l'arrivée graduelle des 2005 de ce pays qu'on pourra s'en faire une idée juste.

Du côté de la France, l'exception qui confirme la règle est l'Alsace, pour laquelle 2005 est considéré comme inférieur à 2003.

«Le choix de la date des vendanges et l'attention portée aux vinifications auront été cette année capitales», écrivait dans son compte rendu, en octobre 2005, le Conseil interprofessionnel des vins d'Alsace.

C'était tout dire, à mots couverts...

Enfin, en ce qui regarde la vallée du Rhône, on juge que les vins de la partie Sud, et donc les Châteauneufs-du-Pape, les Gigondas, les Vacqueyras, mais également les Côtes du Rhône Villages et les simples Côtes du Rhône, sont globalement un peu plus réussis que ceux de la partie Nord (Crozes-Hermitage, Côtes Rôties, Hermitages, etc.).

«Millésime 2005: simplement grand», soulignait la famille Brunier, propriétaire des Châteauneufs-du-Pape Vieux Télégraphe et Roquète, dans Sémaphore, sa lettre trimestrielle.

Enfin, il y a le Beaujolais, dont on trouve déjà bon nombre de 2005 sur le marché.

Or, manifestement, le Beaujolais se retrouve avec un très beau millésime, les 2005 de ce vignoble, aux saveurs bien mûres et pleines d'éclat, étant en règle générale plus colorés, plus denses, plus séduisants que jamais.

Bref, ils sont à la hauteur de leur réputation!

La recommandation de la semaine

Il y en a pour tous les goûts, dit-on souvent en faisant allusion à la multitude de vins présents sur le marché... Rosé toujours charmeur millésime après millésime, d'une teinte orangée plutôt pâle, de style léger, et d'une franchise impeccable sur les plans olfactifs et gustatifs, le Côteaux du Languedoc 2006 Réserve de la Grange, fidèle à lui-même dans ce nouveau millésime, plaira ainsi aux amoureux de rosés aux saveurs délicates. À boire à l'apéritif, ou pour accompagner un poisson ou des fruits de mer, de la charcuterie, ou même (pourquoi pas?) un simple sandwich. Savoureux et meilleur que des rosés vendus deux fois ce prix...

C, 391565, 9,95$, **, $ , 2007.