Les enquêteurs américains qui peinent à trouver la source de l'épidémie de bactérie salmonelle qui continue de faire des victimes ont un nouveau suspect dans leur ligne de mire, le piment jalapeño. De ce côté-ci de la frontière, l'Agence de la santé publique du Canada a confirmé hier un quatrième cas.

«Deux personnes de l'Ontario et deux de l'Alberta ont été malades», précise Philippe Brideau, porte-parole de l'Agence. Trois de ces personnes ont déjà confirmé qu'elles avaient voyagé aux États-Unis dernièrement, ce qui n'a pas encore été établi pour le quatrième cas. Le détail est extrêmement important puisqu'il permettrait de savoir si des aliments contaminés ont traversé la frontière, ce qui n'a jamais été démontré jusqu'à présent. On sait toutefois qu'il s'agit de la même souche puisque la salmonelle Saint-Paul est une forme plutôt rare de la bactérie.

Moment déterminant

Ces développements surviennent à un moment déterminant de l'enquête américaine. La semaine dernière, des représentants de la santé publique aux États-Unis aont admis que la tomate n'était peut-être pas la source de cette épidémie qui a rendu plus de 900 Américains malades. On s'intéresse maintenant au piment jalapeño et même à la coriandre et au piment serrano, une autre variété de piment fort.

Plus du tiers des Américains qui ont été malades viennent du Texas, un État réputé pour sa cuisine mexicaine. Plusieurs personnes ayant été malades ont d'ailleurs déclaré avoir mangé de la salsa fraîche dans des restaurants mexicains. La salsa commerciale, en pot, n'est pas en cause.

On a d'abord cru que la tomate était responsable puisqu'elle revenait dans les questionnaires alimentaires de la plupart des gens touchés. Mais puisque des cas de contamination continuent d'être déclarés bien que les tomates utilisées par ces restaurants aient été retirées du marché, on imagine qu'un autre ingrédient peut être à la base de cette épidémie.

Pas d'alerte au Canada

Les tomates canadiennes n'ont jamais été frappées d'un rappel. Il n'y a d'ailleurs aucun rappel au Canada, même maintenant que le pays compte quatre cas de maladie.

«Il n'y a aucun changement dans nos recommandations pour le marché canadien jusqu'à ce qu'on ait clairement identifié l'aliment responsable», confirme Marc Richard, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments qui gère les rappels en cas de contamination.

L'Agence de la santé publique du Canada travaille en étroite collaboration avec les enquêteurs américains du Centre de contrôle et de prévention des maladies qui s'intéressent à ces quatre cas qui permettront peut-être d'établir plus précisément quel est l'aliment responsable de l'épidémie. Le premier cas d'infection date du 10 avril.

La contamination à la bactérie salmonelle peut provoquer des nausées, des vomissements, des maux de tête, des douleurs abdominales, de la diarrhée et de la fièvre. Les malaises s'aggravent dans de rares cas. Un décès a été lié à la présente épidémie, un Texan qui était atteint d'un cancer et qui avait effectivement mangé de la salsa dans un restaurant mexicain peu avant de développer des symptômes.