Au-delà de 90 ans, les femmes sont plus sujettes à la démence que les hommes, selon une étude conduite aux États-Unis qui laisse penser que des changements sont peut-être nécessaires pour fournir des soins plus adaptés pour les plus âgés.

Des chercheurs de l'Université Irvine de Californie ont analysé les résultats d'une recherche sur 911 personnes âgées de plus de 90 ans également partagées entre hommes et femmes.

Ils ont constaté que 45% des femmes souffraient de démence comme la maladie d'Alzheimer, contre seulement 28% des hommes.

L'étude, l'une des plus étendue jamais menée aux États-Unis sur ce sujet ne détermine toutefois pas quand les participants ont commencé à souffrir de ces troubles. Elle paraît cette semaine dans la dernière édition en ligne de la revue Neurology.

«Les résultats de cette étude montrent que davantage doit être fait pour fournir les soins adéquats au nombre grandissant de personnes très âgées atteintes de démence», relève le Dr Maria Corrada, une épidémiologiste de l'Université de Californie et principale auteur de ces travaux.

Des recherches précédentes ont montré que la prévalence des symptômes de démence augmente chez les hommes comme les femmes entre 65 et 85 ans.

La fréquence de la démence est de moins de 2% pour les 65-69 ans, de 5% pour les 75-79 ans et de plus de 20% chez les personnes âgées de 85 à 89 ans.

La dernière étude révèle que la probabilité de souffrir de démence double tous les cinq ans chez les femmes après 90 ans mais pas chez les hommes.

Ces travaux montrent aussi que les femmes dans cette catégorie d'âge ayant un niveau d'études supérieures ont 45% moins de risques de subir un déclin mental que celles n'ayant pas fait des études poussées.

Avec les femmes comptant pour 75% des plus de 90 ans, cette étude soulève des questions sur le fait de savoir pourquoi les femmes nonagénaires sont plus susceptibles de souffrir de démence que les hommes, note le Dr Corrada.

Les nonagénaires représentent le groupe de la population aux États-Unis connaissant l'accroissement le plus rapide, selon le dernier recensement national.

On compte actuellement près de deux millions de nonagénaires aux États-Unis et ce nombre devrait atteindre de 10 à 12 millions d'ici le milieu du siècle ce qui suscite des inquiétudes grandissantes quant aux capacités du système de santé du pays de faire face aux besoins de cette frange de la population.

La démence est un affaiblissement cérébral frappant l'ensemble des facultés mentales et altérant progressivement l'affectivité et l'activité volontaire.

Les principaux symptômes sont les pertes de mémoire, la désorientation et des changements de comportement.