Oublier ses clés, le nom d'une personne qu'on vient de rencontrer ou ne plus se rappeler où l'on a rangé ses lunettes: plus on vieillit, plus la mémoire flanche. Ces petits désagréments, aussi appelés troubles de la mémoire liés à l'âge (TMLA), ont été le lot d'un baby-boomer canadien sur 10 l'an dernier, selon un sondage IPSOS effectué pour le compte de la Fondation d'Alzheimer pour les proches aidants.

Parmi les répondants qui ont fait face à des pertes de mémoire, soit 1390 adultes âgés de 40 à 60 ans, les exemples le plus souvent mentionnés portaient sur l'oubli d'objets, comme les clés (35 %) et celui du nom des personnes (34 %).

Enfin, 68 % des personnes ont indiqué qu'elles étaient assez ou très préoccupées par cette question. Ces derniers résultats ne surprennent guère le Dr Serge Gauthier, neurologue au Centre McGill d'études sur le vieillissement à Montréal.

«On a tous des journées moins efficaces que d'autres, où on oublie des choses. Mais quand c'est tous les jours de la semaine, ça peut être préoccupant», a-t-il noté.

Il tient pourtant à rassurer les «plus vieux»: tous les problèmes de mémoire ne se traduisent pas par la maladie d'Alzheimer. «L'Alzheimer est doublé d'un problème autre, par exemple l'orientation. Les troubles de mémoire liés à l'âge se produisent parce que, comme tout autre organe vieillissant, la performance du cerveau décline avec l'âge.»

Environ une personne sur trois âgée de 60 à 78 ans serait affectée par les TMLA. Pour se maintenir alerte et vif d'esprit, plusieurs exercices d'entraînement sont indiqués : avoir une alimentation saine, faire de l'exercice, minimiser le stress, faire des mots croisés, jouer aux échecs et apprendre une nouvelle langue.

On ne peut pas conclure que jouer aux échecs ou au sudoku prévient quoi que ce soit, mais il est vrai que, dans certains cas, la réserve cérébrale, soit la capacité à s'adapter au changement et au vieillissement, soit meilleure chez ceux qui pratiquent ces activités, a soutenu le Dr Gauthier, qui s'intéresse aux approches de traitements «sans pilules».

Toujours selon le sondage sur les TMLA, 42 % des répondants ont dit qu'ils auraient fort probablement recours à des moyens tels que l'exercice physique, un régime alimentaire, des produits naturels, des médicaments et d'autres mesures pour prévenir ou contrôler la perte de mémoire et les oublis.

Aussi, 88 % des interviewés ont dit qu'ils n'hésiteraient pas à se tourner vers un médecin pour obtenir plus de renseignements sur ces troubles de mémoire et la façon de les prévenir, alors que 62 % ont dit qu'ils iraient chercher dans internet et que 21 % s'informeraient auprès d'un pharmacien.