Les hommes homosexuels actifs sexuellement sont particulièrement vulnérables à des infections provoquées par une variété de staphylocoque doré résistant aux antibiotiques (SARM), selon une étude publiée dans la dernière édition des Annals of Internal Medicine.

Le SARM (Staphylocoque doré résistant à la méthicilline) est de plus en plus fréquent en milieux hospitaliers depuis ces dernières années, provoquant notamment de sérieuses éruptions cutanées et d'autres infections graves.

Mais cette nouvelle souche est résistante à beaucoup plus d'antibiotiques de première ligne de défense et commence à apparaître hors des hôpitaux à San Francisco, New York et Los Angeles.

Cette variété de SARM paraît surtout se transmettre sexuellement parmi les homosexuels, mais aussi se propager par de simples contacts cutanés ou via des surfaces contaminées, expliquent les auteurs de cette recherche à l'Université de Californie à San Francisco.

Ils craignent également que cette bactérie ne se répande de cette manière dans le grand public.

«Une propagation potentiellement étendue de cette forme de SARM multi-résistante dans la population générale est alarmante.... car on ne pourra pas alors l'arrêter», selon Binh Diep, du Centre médical de l'Hôpital général de San Francisco, principal auteur de cette étude.

«Ces infections touchent souvent des hommes homosexuels dans des lieux de rencontre où des activités sexuelles se produisent fréquemment», précise-t-il.

«Mais dans la mesure où cette bactérie peut se répandre par simple contact de la peau, nous sommes très inquiets du risque de propagation dans la population générale», souligne ce chercheur.

Le SARM provoque des abcès et des ulcérations cutanées qui peuvent rapidement évoluer et devenir des infections plus généralisées potentiellement fatales.

Se frotter vigoureusement avec du savon et de l'eau semble être la meilleure façon d'empêcher une transmission par contact de la peau surtout après des rapports sexuels, indique le chercheur.

Ces chercheurs n'ont pas évoqué les causes de cette forte augmentation de ces infections par le SARM parmi les hommes homosexuels mais suspectent les comportements sexuels.

Cette étude est basée sur une analyse des dossiers médicaux de patients non hospitalisés à San Francisco et à Boston.

Ces travaux ont été surtout financés par les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et une donation du groupe pharmaceutique américain Pfizer.